La baisse du blé meunier déjà intégrée à 90-95 %, selon Agritel
Le marché du blé tendre présente peu d'éléments porteurs actuellement. Toutefois, les cours pourraient repartir à la hausse à la fin de l'automne.
Et si les prix du blé tendre meunier repartaient à la hausse en novembre 2016 ? Cela pourrait arriver, selon le président d'Agritel, Michel Portier, même s'il est conscient que rien n'est écrit et qu'il est impossible de dire dans quelle proportion. « Le marché du blé tendre meunier a intégré la plupart des éléments baissiers, à hauteur de 90-95 %. Le potentiel de baisse est donc réduit », analyse-t-il. Les bonnes productions dans l'hémisphère Nord ne plaident en effet pas pour une hausse des prix à brève échéance. « On attend 23 Mt de blé en Ukraine, 64 Mt en Russie, 8,3 Mt en Roumanie. En Allemagne, les premiers retours sont plutôt bons. Les récoltes devraient également être bonnes en Italie et en Espagne », précise Michel Portier. Ainsi, les prix devraient rester à des faibles niveaux sur la période juillet-octobre, voire baisser encore un peu. Mais l'expert indique que ces éléments sont déjà intégrés au marché. De plus, les cours ont récemment touché un plus bas depuis six ans, et la mer Noire aura bien avancé dans sa campagne de commercialisation à la fin de l'année.
Production française de 37,26 Mt en 2016, d'après Agritel
En France, le cabinet de conseil évalue la production à 37,26 Mt au juin, contre 41,02 Mt en 2015, en raison du repli du rendement moyen de 10,4 %, à 7,09 t/ha, du fait des mauvaises conditions climatiques. « Les producteurs français ont tous les problèmes en même temps : bonnes productions dans les autres pays, mauvaises trésorerie et qualité chez nous... Des problèmes de fusariose sont signalés, et les PS pourraient régresser », s'inquiète Michel Portier. C'est déjà le cas pour l'orge, dont la collecte a débuté. Selon l'expert, « il existe une forte hétérogénéité. Sur la façade Ouest, on trouve des PS de 40 à 65 kg/hl. (…) Nous répertorions pour le moment des problèmes de calibrage. Seules 50 à 60 % des orges d'hiver pourraient être de qualité brassicole cette année, contre 90-95 % l'an dernier, ce qui explique la forte prime brassicole actuelle. » Pour le blé tendre, un scénario similaire à 2014/2015, avec un gros écart de prix entre qualité meunière et fourragère, n'est pas à exclure. « Le potentiel de baisse est faible pour le blé meunier. Pour le fourrager, cela pourrait être pire, en revanche ».