Coopération
« La baisse des charges devrait surtout permettre d'innover », pour Christian Pees
L'annonce du “Pacte de responsabilité”, consistant en une baisse des charges patronales, marque un tournant dans la politique économique du gouvernement, même si ses modalités restent encore floues. Pour l'heure, syndicats et entreprises du commerce des grains préfèrent garder le silence et attendre la traduction de ces « belles paroles » en actes, à l'exception de Coop de France. Christian Pees, président du pôle Métiers du grain, salue « un signe extrêmement positif ». Pour la coopération, « la clé du retour à l'embauche réside dans la capacité à innover ».
Investir dans l'innovation dans un premier temps
« Le gouvernement veut remettre les entreprises au cœur de la partie. C'est un signe très positif », estime Christian Pees. « Ensuite, il faudra aller au résultat, relève-t-il. Globalement, c'est une marche importante, même si on ne sait pas encore trop comment cette baisse va se concrétiser, avec la question du Cice, dispositif dont sont écartées les coopératives. » La baisse des charges de 30 Md€ d'ici 2017 (suppression des cotisations familiales) comprendrait en fait les montants relevant du Cice, soit 20 Md€ ”dès l'an prochain, plus 10 Md€ supplémentaires.
En R&D, nous sommes loin des cadors internationaux.
Pour Christian Pees, « le chantier essentiel » est la recherche-développement et l'innovation. « En matière de R&D, les entreprises françaises agroalimentaires sont largement derrière les cadors internationaux, qui consacrent une part importante de leur CA à l'innovation, quand nous parvenons péniblement à en allouer 1 %. Il y a un rapport de 1 à 10. Or sur le long terme, la R&D est le moteur pour relancer nos entreprises et l'emploi », déplore Christian Pees.
« Le vrai investissement devrait être celui-là. Si on veut que les conséquences soient structurelles, il faut avoir de la capacité à innover donc à financer de la recherche. Ce qui pourra déboucher sur la création d'emplois dans certains cas. Dans une coopérative spécialisée en grandes cultures, l'enjeu de demain est la transformation des méthodes de production, la qualité, ou encore le plan Protéine... Pour tout cela, il faut faire de la recherche, des essais, de la communication, de la formation... qui rentrent dans la R&D et peuvent générer de l'emploi. »