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Production animale
La baisse de la demande se poursuivrait en 2010

Le marché des produits carnés et laitiers est en berne depuis quelques années et la tendance s’empire avec les effets de la crise financière sur les comportements alimentaires

LA DEGRADATION de la rentabilité des productions animales, faisant suite aux différentes crises alimentaires et psychoses collectives, impacte aujourd’hui les débouchés des grandes cultures. Entre la crise de la vache folle, la grippe aviaire et dernièrement la grippe porcine – qui n’avait de porcine que le nom – les consommations de produits animaux ont décliné depuis une bonne vingtaine d’années. Malgré les différentes tentatives de régulation du marché par des outils publics comme les quotas, ou privés au travers des contrats, les productions animales voient leur situation économique se détériorer, entraînant avec elles les filières céréalières. Et la tendance ne s’améliore pas avec la crise financière, réduisant le pouvoir d’achat des ménages.

Des cheptels en constante réduction
Selon Agreste, la baisse du cheptel bovin, amorcée depuis le début des années 1980, est confirmée en 2009 avec 19,4 M de têtes, soit une perte de 1,3 % des effectifs en un an. Ce repli, qui devrait continuer en 2010, s’illustre notamment par celui des naissances, avec un recul de 6,1 % des bovins de moins d’un an entre 2008 et 2009. En ce qui concerne le cheptel porcin français, il suit la tendance baissière, avec
14,3 M de têtes, en diminution de 2,1 % par rapport à 2008. Les animaux reproducteurs sont moins nombreux avec des effectifs de truies passant sous les 1,2 M de têtes. Malgré l’amélio­ration des performances techniques des élevages, la production attendue pour 2009/10 devrait être inférieure à celle observée en 2008/09.
Les volailles ne dérogent pas à cette tendance baissière, avec une production en recul au premier semestre 2009 par rapport à l’année précédente. Depuis le début de l’année, le tonnage de volailles abattues s’est replié de 4 % en glissement annuel. En juillet, les abattages de volailles se replient encore pour le treizième mois consécutif ! Les tonnages de poulets résistent le mieux, avec une quasi stabilité en début d’été.

La viande pèse sur le budget des ménages
La forte chute subie par les consommations de viande en 2008 se poursuit en 2009 suite à la crise financière. Les viandes de boucherie les plus touchées sont la viande bovine (-2 %), ovine (-3 %) et équine (-9 %) ; la tendance baissière reste d’actualité en 2009.
Seule la viande de porc s’en tire, avec une demande stable. En revanche, les consommations de volailles, en France, sont en progression, avec 23,6 kg/habitant en 2006 et de 24,4 kg/habitant en 2007. Les résultats positifs de la consommation de volaille reposent uniquement sur le développement de la consommation de poulet (+5 %). Celles de dinde déclinent (-2 %), et celles des autres volailles chutent après une année 2007 favorable.
La diminution des achats a touché plus fortement les viandes les plus chères. En boucherie, les ventes de bœuf, de veau et d’agneau sont les plus impactées par la baisse du pouvoir d’achat. Pour les volailles, ce sont les consommations de dindes, canards et pintades qui reculent. Les viandes les moins chères résistent mieux, en raison d’un effet de substitution aux produits les plus onéreux.
Si la crise financière et les variations brutales des cours impactent les productions animales, les filières végétales voient aussi une partie de leurs débouchés se contracter. Les marchés des coproduits et des fourrages sont au ralenti depuis plus de six mois en raison de prix bas sur les céréales. La grande prudence de la part des fabricants d’aliments et des utilisateurs quant à leurs dépenses fragilise les marchés.

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