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« L’Aemic, le réseau des filières céréalières, est aujourd’hui la plateforme de tous les professionnels du secteur des grains »

Olivier Duvernoy, président de l’Aemic, revient sur les évolutions que l’ancienne association des élèves de l’école de meunerie française a subi ces dernières années.

 

Portrait d'Olivier Duvernoy, président de l’Aemic.
Olivier Duvernoy, président de l’Aemic.
© Aemic

La Dépêche - Le Petit meunier : Pouvez-vous nous présenter la nouvelle Aemic ?

Olivier Duvernoy : L’Aemic a bien évolué depuis quelques années et est en route pour continuer à le faire. C’est l’ancienne association des élèves de l’école de meunerie. Avec l’évolution des métiers, on la fait évoluer vers un réseau des filières céréalières, un lieu et un carrefour de tous ses professionnels. Ce changement est en cours depuis deux ans. Pour cela, on procède à une réforme des outils, comme la refonte de notre site internet qui intègre la bibliothèque des savoirs, dont le contenu est issu de la revue Industries céréalières. Une parution que nous avons dû mettre en veille par manque de moyens pour la faire vivre. Mais demain, grâce à des mutualisations, on pourrait la remettre sur les rails, en développant une expertise métier. Côté adhérents, nous souhaitons faire adhérer de plus en plus les entreprises. Mais ce qui est important pour nous, c’est qu’elles fassent participer leurs salariés, leurs cadres, leurs techniciens car dans notre secteur, comme dans d’autres, nous sommes confrontés à un problème d’attractivité de nos filières céréalières auprès des jeunes. D’où l’idée d’aider les nouveaux arrivants sur le marché du travail à bien s’y intégrer et à y rester. Auparavant, on était organisé en silos (amont agricole, première transformation, deuxième transformation) ; aujourd’hui, on veut créer des passerelles, pour permettre aux gens de voyager d’un maillon à l’autre de la chaîne de production. 

« Nous offrons donc la possibilité aux entreprises adhérentes de désigner au minimum cinq salariés qui appartiendront au réseau de l'Aemic. »

Nous offrons donc la possibilité aux entreprises adhérentes de désigner au minimum cinq salariés qui appartiendront au réseau. Résultat, notre traditionnel gisement d’adhésions individuelles a tendance à diminuer au profit de l’adhésion des sociétés, qui monte en puissance. Les patrons des entreprises n’ont plus forcément de lien avec l’école de meunerie comme autrefois. Aujourd’hui, nous comptons 400 à 500 adhérents au total, le nombre de sociétés atteint quasiment les 50 %. Notre ambition est de la faire grandir, dans toutes les filières, en meunerie mais aussi en amont et en aval de celle-ci. 

LD - LPM : Quelles sont les actions que vous menez ?

O. D. : Nous souhaitons ouvrir des débats, poser des questions plus larges que simplement celles liées aux métiers et aux techniques. Par exemple, réfléchir et agir autour du changement climatique, regarder ce qui se passe chez les autres sur ce sujet, comme en Espagne, pour pouvoir nous en inspirer en France. Ça se reflètera du reste dans le programme des Journées techniques des industries céréalières (JTIC), qui se dérouleront cette année les 15 et 16 octobre à Auxerre. Nous souhaitons aussi fluidifier la manière de mettre en relation les chercheurs d’emplois et les entreprises qui en offrent. Sur notre site, on véhicule aussi de l’information de notre réseau. On veut aussi s’ouvrir sur d’autres écoles que la seule école de meunerie de Surgères – il n’y a pas une école mais des écoles – et s’ouvrir aussi sur l’étranger. 

« On essaie d’avoir le plus de contacts possibles avec toutes les écoles des filières céréalières. »

On essaie d’avoir le plus de contacts possibles avec toutes les écoles des filières céréalières. On est en relation avec Polytech Paris (avec laquelle nous souhaitons aboutir à une association pour l’organisation des JTIC 2027), avec les Compagnons du Devoir mais aussi avec des écoles d’agriculture, un secteur avec lequel on aimerait amplifier nos échanges. On regarde aussi ailleurs, comme en Espagne, l’invité d’honneur des JTIC 2025, où il n’y a pas de formation propre à la meunerie mais un savoir diffusé à l’Université via des modules. En 2024, une délégation allemande était présente aux JTIC ce qui nous a permis d’approfondir nos relations par la suite. Et nous sommes sur le point de rencontrer des acteurs marocains. Il faut savoir par exemple que 15 % des sortants de l’école de meunerie au Maroc travaillent ensuite en Europe.

LD - LPM : Comment vos adhérents appréhendent-ils le marché céréalier ?

O. D. : Le marché céréalier est complètement dans les discussions de nos membres. Nous sommes des exportateurs, donc nous avons besoin de travailler en réseau mais le monde est en pleine mutation, avec des professions qui se concentrent, d’un côté, mais qui renaissent, de l’autre, par la création de petites entreprises locales, à l’image du monde de la brasserie ou encore de la boulangerie. 

« Il nous faut se poser les bonnes questions, autour des nouvelles valeurs sociétales que sont le savoir-faire, l’environnement ou encore le local. »

Il nous faut se poser les bonnes questions, autour des nouvelles valeurs sociétales que sont le savoir-faire, l’environnement ou encore le local. A côté de cela, le monde des matières premières est international. La grande difficulté pour les entreprises, c’est de gérer leurs achats pour produire du pain, qui reste un aliment de base dont le coût doit être le moins cher possible. A nous de travailler pour faire coexister tous ses paramètres. Il faut faire de la bonne pédagogie – et cela ça vient de la base, des métiers – mais également défendre la filière pour que les agriculteurs puissent vivre de leur métier. 

Propos recueillis par Karine Floquet et Thierry Michel, le mercredi 3 septembre 2025.

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