CLIN D’ŒIL
Joconde
Le plus souvent, le séjour des touristes japonais et chinois dans la Capitale s’inscrit dans le cadre d’un périple européen et se limite à une seule journée. Journée, au cours de laquelle, ils veulent voir le maximum de sites et monuments. Parmi eux, le Louvre, dont la visite s’effectue évidemment au pas de charge, à une exception près toutefois : une très longue halte, devant ce qui est considéré comme le plus fameux tableau du monde, la Joconde de Léonard de Vinci. Un véritable culte rendu au génie florentin, encore renforcé avec le succès phénoménal du livre de Dan Brown et du film éponyme. Plus qu’une brillante démonstration de la technique picturale du sfumato, constituée d’effets vaporeux fortement ombrés, la Joconde est avant tout ce visage au sourire énigmatique qui n’a cessé d’intriguer et de faire couler des torrents d’encre et des controverses épiques entre experts. Ainsi, des chercheurs réputés de l’œuvre de Léonard de Vinci, qui fut à la fois peintre, sculpteur, architecte, ingénieur, y voient un autoportrait sous des traits féminins, voire carrément hermaphrodites. Une hypothèse d’autant plus sérieuse, qu’elle aurait été étayée par la technologie informatique. Preuve de la passion que ne cesse de susciter la Joconde : le CNRC (Conseil national de recherches du Canada) en collaboration avec le C2RMF (Centre de recherche et de restauration des musées de France) vient de rendre public les résultats d’une nouvelle et très sophistiquée étude scientifique. Il en résulte qu’un balayage par scanner laser 3D indique que le célèbre personnage, dépourvu de sourcils et qui fascine tant les foules, serait celui d’une jeune accouchée, coiffée en chignon, le sein voilé d’une gaze, habit typique des jeunes mères de la Renaissance en Toscane.
Le CNRC précise même que le bébé serait le second fils de la belle dame ! Ce qui donnerait raison à ceux parmi les historiens d’art qui penchaient pour voir dans la Joconde (ou Mona Lisa) les traits de Lisa Gherardini, épouse d’un riche marchand de soie florentin nommé Francesco Giocondo. Ce dernier aurait commandé ce portrait à Leonard de Vinci à l’occasion de la naissance de leur second fils en décembre 1502. Des recherches qui ont sans doute coûté bonbon et dont le résultat a vraiment de quoi révolutionner la planète ! Mais il est bien connu que quand on aime, on ne compte pas !