Aller au contenu principal

Coopération/Négoce agricole
InVivo et Soufflet discutent pour organiser leur rapprochement

L’acquisition de l’entreprise privée par l’union de coopératives créerait une société à 10 Md€ de chiffre d’affaires. Commentaires et réactions.

La nouvelle est tombée le 13 janvier : l’union de coopératives InVivo et l’entreprise Soufflet entraient en négociations exclusives pour étudier l’acquisition de 100 % du capital de la seconde par la première. Une union de 192 coopératives qui rachète le plus gros négoce de France, c’est forcément une énorme nouvelle, annonciatrice d’un bouleversement dans le paysage national, pouvait-on entendre après l’annonce.

Pas d’effet de surprise cependant car Jean-Michel Soufflet, le patron de Soufflet, travaillait depuis deux ans sur la transmission de son groupe, en l’absence de successeur, pour conserver le caractère familial de ses activités. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a salué le possible « rapprochement de deux belles entreprises françaises de l’agroalimentaire », précisant que « la constitution de cet ensemble serait une chance pour la France et l’agriculture française ».

De fait, si l’opération est menée à bien, avec un bouclage de dossier estimé en fin d’année 2021, un ensemble de 10 Md€ de chiffre d’affaires naîtrait. Il serait présent dans plus de 30 pays sur plus de 90 sites industriels et compterait plus de 12 500 salariés. InVivo est présent en agrofourniture, métiers du grain, semences, protection des plantes, biocontrôle, agrodigital, expertise agricole, dans les secteurs de la jardinerie, de la distribution alimentaire et du vin. Soufflet travaille sur les filières Orge (dont malt), Blé (dont meunerie, ingrédients et BVP), Riz, Légumineuses et Vin.

Le magazine Challenges, citant sous couvert d’anonymat une banque, a avancé la somme de 2 Md€ pour le prix de rachat. Ce montant n’est pas confirmé par les acteurs concernés. InVivo assurera le financement sur ses fonds propres et par emprunt bancaire et, éventuellement, par des cessions d’activités à des partenaires. Soufflet deviendrait une filiale de InVivo.

Du sens et des questions

Globalement, l’opération fait sens, au vu de la complémentarité géographique et de métiers, de l’expertise agronomique, de la taille face à la concurrence internationale, de la souveraineté nationale… On peut citer, par exemple, la présence des silos de grains pour l’exportation d’InVivo à Nantes et à Bordeaux, alors que ceux de Soufflet se situent à Rouen et à La Rochelle. « L’association de nos métiers communs dans le négoce des céréales renforcerait le positionnement international du nouvel ensemble », a expliqué Thierry Blandinières, directeur général du groupe InVivo.

Dans le monde agricole et agroalimentaire français, on met en avant la taille du rapprochement et la nouvelle est plutôt positive. Mais certains acteurs et opérateurs s’interrogent. Comment les deux structures combineront concrètement les activités importantes de Soufflet en orge et malt avec celles, non moins importantes, des coopératives adhérentes d’InVivo ? Mêmes interrogations sur la farine et les marques commerciales de produits concernant les deux entités. Un trader international faisait remarquer que ce genre d’opération impliquait, bien souvent, des réductions de coûts et d’effectifs : qu’en sera-t-il, même si les deux structures ont assuré qu’il n’y aurait pas de suppression de postes en cas d’aboutissement de ces négociations ?

Les plus lus

Engrais chimique en granulé
Marché des engrais : demande encore timorée et prix en repli

Dans un contexte de cours du blé français au plus bas et des trésoreries affectées dans les fermes, l'activité est limitée.

La main d'une personne avec une poignée de blé au dessus d'un tas de blé.
Récolte 2025 : une bonne qualité des blés français et des exportations tirées par le Maroc

À l’issue de son conseil spécialisée de la rentrée le 17 septembre, FranceAgriMer a présenté la mise à jour de ses…

Antoine Hacard, président de La Coopération agricole - Métiers du grain et Catherine Matt, directrice
La profession céréalière se réjouit de la levée des taxes sur les importations d'engrais états-uniens

L’AGPB et La Coopération agricole – Métiers du grain s’inquiètent de la remontée des prix des engrais depuis le printemps, et…

FranceAgriMer atténue la lourdeur des bilans français des céréales

L’Établissement public a abaissé sa prévision de stocks finaux pour 2025-2026 en blé tendre, orge et maïs grain. Les…

Culture de soja.
La profession agricole veut profiter du nouveau report du RDUE pour le simplifier

Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la…

Graphique prix blé orge maïs France du 25 septembre 2025
Marché des céréales du 25 septembre 2025 - Les prix du blé tendre se maintiennent au-dessus des 190 €/t sur Euronext

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 24 et le 25 septembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne