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InVivo entend devenir « un acteur régional primordial » à l’export

Marché – Le groupe coopératif a l’ambition de développer son activité sur le bassin méditerranéen, avec l’appui de partenaires internationaux

« Nous n’avons pas vocation à devenir un “global trader”. Il faut avoir conscience en ses limites et développer une ambition raisonnable. Nous aspirons à devenir un gros acteur régional, avec comme zone de chalandise :  le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et subsaharienne. » Tel est le message que Patrice Gollier, directeur général d’InVivo, a délivré lors de sa première convention annuelle, qui s’est déroulée jeudi 27 janvier à Paris.

Exporter sur pays tiers demande compétences et solidité financière
    « Les changements de conditions du marché depuis 2007, avec des amplitudes de prix et une volatilité sans précédent, exigent des compétences et des moyens financiers sans précédent » pour commercialiser aujourd’hui des matières premières agricoles, explique Patrice Gollier. Grâce à une autonomie financière « satisfaisante » de 72 % et une dette financière « relativement modeste » de 216 M€ à long et moyen terme, le groupe InVivo possède « un haut de bilan qui lui permet de répondre à trois objectifs que sont la croissance, la gestion du risque et le développement de solutions pour l’agriculture ». De fait, des partenariats stratégiques « très solides » ont été noué en France et à l’étranger. Aux côtés de l’Américain ADM, le groupe coopératif est ainsi le second actionnaire (à hauteur de 20 %) de l’Allemand Toepfer, l’un des leaders mondiaux du négoce des matières premières agricoles.

Exporter sur la Méditerranée est économiquement et moralement nécessaire
    Comme le démontre Sébastien Abis, analyste politique du Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (Ciheam), « une coopération entre l’Europe et le pourtour méditerranéen est hautement stratégique ». La démographie galopante, les changements de comportements alimentaires, la raréfaction des ressources naturelles (terre et eau), une population rurale inactive, car démobilisée, et la moitié du budget des ménages encore consacrée à l’alimentation, sont à l’origine du « déficit structurel » de la balance agroalimentaire des pays au sud de la Méditerranée (cf. article "L’Afrique du Nord de plus en plus dépendante"). En corollaire, les « importations sont grandissantes ». Dans le cadre d’une coopération alimentaire, l’analyste estime que « la constitution de stocks régionaux céréaliers », défendue par le G20, est une idée intéressante, comme « l’installation en partenariat de normes et de cahiers sanitaires ». Car il ne faudrait pas que « l’abolition des barrières tarifaires » ne soit contrecarrée par « un renforcement des barrières sanitaires ».
    Pour No’Omani Nasr No’Omani, vice-président du General Authority for Supply Commodities (Egypte), le premier importateur de blé au niveau mondial, « les céréales , comme le blé, sont des marchandises qui représentent la paix dans le monde » et « la France, qui est une force concurrente des Etats-Unis et de la mer Noire, doit être un pays de production et d’exportation, capable de couvrir ses besoins intérieurs, la demande européenne et à l’exportation ». Mais par dessus tout, « la production actuelle doit revétir un sens du devoir, avec un prix juste et équitable, sans baisse ou hausse excessives, grâce à une gestion du marché, surtout à long terme, pour en assurer la stabilité ». Un avis entièrement partagé par Saiffudin Abidali Jafferjee, président du groupe agroalimentaire égyptien Mufaddal : « Il existe un marché en Egypte et si on peut combiner nos forces, on pourra assurer la stabilité du marché avec une absence de volatilité et de fluctuations brutales des cours. C’est de cela que nos marchés ont le plus besoin. » Et d’ajouter  : « Se partager le plus équitablement possible ce gâteau nécessite une vraie relation entre acheteurs et vendeurs. »
    Quant à Noureddine Kehal, directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), le plus important client de la France, il milite pour « un système de régulation régional, continental voire mondial des marchés agricoles qui doit obtenir l’acceptation des pays producteurs ». Car il faut  « mettre en adéquation la demande des marchés mondiaux et les emblavements ». Parallèlement, il faut « mettre en place un système de régulation pour lutter contre les effets spéculatifs qui déstabilisent les marchés », par le biais « de conventions établies sur les court et moyen termes entre la sphère de la production et les organismes importateurs qui fixent les niveaux des expéditions et les prix négociés entre les deux parties ». Ce cadre « sécurisé et sécurisant » est nécessaire sinon c’est « le marché et la bourse qui géreront l’organisation des échanges ».

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