Dossier
Investir en Ukraine pour nourrir le monde
Les opportunités pour investir dans le secteur agricole ukrainien ne manquent pas, mais toutes les productions ne se valent pas et les entreprises du pays ont leur part à jouer pour se rendre plus attractives
Faisant partie des dix premiers pays mondiaux en termes de production et d’exportation de céréales et d’oléagineux, l’Ukraine est déjà un acteur majeur sur les marchés agricoles. Sous réserve d’investissements dans le secteur agricole, le pays pourrait doubler sa production de grains d’ici dix à quinze ans, estimait Leonid Kozachenko d’UkrAgroConsult lors de la conférence “ Black Sea Grain ” les 17 et 18 avril à Kiev. La population ukrainienne suivant une tendance baissière, le disponible exportable du pays ne s’en trouverait qu’augmenté. Cela lui permettrait d’asseoir son rôle d’acteur pour nourrir la population mondiale de demain. L’agriculture devrait devenir le moteur de la croissance économique ukrainienne.
Investir dans le secteur agricole ukrainien
A l’échelle mondiale, la hausse de la demande pour les matières premières agricoles et la volatilité de leurs prix a permis de faire de l’agriculture l’un des secteurs les plus rentables pour les investisseurs. L’Ukraine présente un certain nombre d’avantages intrinsèques. Le pays possède 25 % des terres noires du monde, un des types de sol les plus fertiles. Les faibles coûts du travail et de location de la terre lui confèrent des frais opérationnels relativement bas. Selon une étude allemande, l’Ukraine a les coûts de production de maïs les plus bas parmi un nombre de pays sélectionnés dont l’Argentine, le Brésil, les Etats-Unis, la Russie ou bien encore la Hongrie. Elle a également l’une des marges les plus élevées pour la culture de blé.
Les trois premières filières agricoles ukrainiens les plus rentables seraient ceux des céréales, des oléagineux et des protéines animales (essentiellement volaille), d’après une étude de Lapersa, société spécialisée en conseil stratégique d’investissement dans les secteurs agricoles et des énergies renouvelables dans les CEI. Parmi les cultures les plus intéressantes, à savoir le blé, le maïs, le tournesol et le soja, Bohdan Chomiak, directeur de Lapersa, conseille de favoriser le maïs. Ce dernier combine un bon potentiel de demande sur le maché intérieur, ainsi qu’à l’export, et présenterait la meilleure marge à l’hectare.
Des efforts à faire en termes d’attractivité
« Suite à la crise financière, les banques et autres investisseurs sont devenus de plus en plus frileux à la prise de risques », explique Ronald Huisman, professeur en finance à la Business School de Kiev. Les entreprises à la recherche de capitaux doivent donc gérer leurs risques pour se rendre plus attractives. Il leur conseille de se faire connaître, d’être le plus transparent possible, et de favoriser les crédits à long terme. « Une des premières choses que font les investisseurs quand ils hésitent à mettre du capital dans une société est de consulter les agences de notation de crédits. »