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Meunerie
Interview Hubert François, directeur du groupe Nutrixo

Comment se place Nutrixo, au niveau européen?

La situation de la meunerie change régulièrement. En règle générale, nous nous plaçons entre la quatrième et la sixième place au niveau européen et entre la huitième et la dixième place au niveau mondial. Nous avons transformé 1,3 million de tonnes de blé l’année dernière. Dans le secteur de la boulangerie, la situation est différente. Ceux qui font de la boulangerie à l’anglaise sont dix fois plus gros que nous, mais nous n’avons aucun point commun avec eux. Ce ne sont pas les mêmes usines, ni les mêmes produits. Nous sommes sur un marché très localisé. Nous sommes spécialisés dans les pains français, et experts dans ce domaine. Nous n’avons donc pas vraiment de légitimité pour faire des pains différents dans d’autres pays. Nous n’avons pas à nous en plaindre, car le pain français se développe dans le monde, notamment en raison d’un gros avantage nutritionnel. Le PNNS préconise d’en manger trois fois par jour, car il ne contient pas de matières grasses et est très bien équilibré. C’est un produit très pratique, qui dispose de nombreux atouts.

Nutrixo est d’ailleurs très présent à l’export…

En effet, l’export et ce qui est fabriqué hors de France représentent plus du tiers de notre chiffre d’affaires. Les principaux pays dans lesquels nous sommes présents sont l’Angleterre, la Belgique, l’Allemagne, les pays nordiques, la Roumanie, le Japon, la Corée, le Liban…

Le secteur de la meunerie va-t-il continuer à se restructurer ?

Sur deux ans, nous avons fermé quatre moulins et en avons racheté six autres. Historiquement, la meunerie est importante en France, ce secteur mettra donc du temps à se restructurer. Mais les crises ont accéléré les restructurations. Je pense qu’il y aura une poursuite de cette restructuration. Les petits moulins qui fabriquent 250 tonnes de farine par an resteront très locaux ou se réuniront.

Quel est l’impact de la crise sur Nutrixo ?

La rentabilité s’est effritée en meunerie et en boulangerie. Nous ne sommes pas les seuls dans ce cas-là. Nous sommes très dépendants du marché, mais notre rentabilité est tout de même restée positive tout au long de la crise.

Les points de vente Délifrance vous assurent quoi qu’il arrive de solides débouchés…

En effet, nous détenons environ 500 boutiques Délifrance à l’international. Et 40 boutiques supplémentaires devraient ouvrir dans les prochains mois. Nos franchises Délifrance subissent plus ou moins la crise, selon leurs emplacements. Dans les grands centres commerciaux, la situation est en général plus délicate que dans les petites villes. Globalement, notre nombre de boutiques reste stable. Nous percevons les royalties, développons le marketing, les produits… Toutefois, cela ne représente pas une part très importante de notre chiffre d’affaires, car nous n’y comptons que les royalties. Délifrance est effectivement un débouché important assuré à nos produits, mais ça n’est pas le principal débouché.

La GMS représente une part importante de votre activité ?

Nous ne sommes pas très impliqués en GMS. Ce circuit de distribution représente une faible part de notre chiffre d’affaires. Notre marque de farine en sachet Francine est notre principale source de succès en GMS. Elle est présente dans toute la France. C’est important, car le marché du sachet se situe entre 200 et 400M€, sur lequel nous pesons environ 20 %. Outre Francine, nous sommes présents en GMS par les farines que nous leur vendons pour fabriquer leur pain. Sur ce sujet, je tiens par ailleurs à souligner que la loi LME a eu un impact important et est bien tombé pour les fournisseurs, car elle a raccourci les délais de paiements entre les entreprises. Dans une période de crise, c’est important.

Vos marques sont par contre bien présentes dans l’artisanat boulanger…

Oui, dans la boulangerie artisanale nous avons des marques que nous mettons en avant. C’est un travail historique réalisé par les meuniers. Nous détenons notamment les marques Campaillette, Ronde des pains et Copaline, dont la farine vient en totalité de Nutrixo. Nous avons entre 15 et 18 % de parts de marché dans l’artisanat boulanger.

Avez-vous des investissements de prévu dans vos outils industriels ?

Nous réalisons des investissements en permanence. Nous rénovons chaque année nos usines, pour qu’elles soient plus productives et plus compétitives. Depuis un an et demi, il s’agit surtout d’investissements de productivité, car nous n’avons pas besoin d’augmenter notre production. Nous investissons entre 30 et 50M€ par an dans nos outils industriels. Cette année, ce sera plutôt 30 que 50.

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