Innover, toujours une priorité ?

« L'avenir économique de la France passe par son industrie. Parce que les gains de productivité sont dans l'industrie, que le rééquilibrage de notre balance commerciale passera par l'industrie, et que la bataille pour l'emploi passera par l'industrie », a martelé le ministre de l'Économie, Émmanuel Macron, intervenant le 5 novembre aux Assises de l'industrie de l'Usine Nouvelle. Comme un gage d'assurance du soutien gouvernemental, il a rappelé qu'en France, « les grandes innovations ont toujours été accompagnées par l'État », rapporte Le Figaro.fr. Émmanuel Macron croit également en l'intérêt des 34 plans industriels lancés par Arnaud Montebourg… mais entend en réduire le nombre, en « en rapprochant certains » par exemple. Et il ne faut pas se fermer à des investisseurs étrangers, estime-t-il. Mais, en parallèle, le ministre a décidé de sabrer dans les soutiens aux pôles de compétitivité, censés pourtant stimuler l'innovation et la R&D collaborative, comme le rappellent certains dirigeants de pôles, que nous avons contactés. Pour Grégoire-Yves Berthe, DG de Céréales Vallée, cette baisse de subventions —finalement modérée cf. page 4– est « en totale contradiction avec le message du gouvernement ». Et de souligner que le Premier ministre avait lancé, lors du dernier Sial : « La compétitivité, c'est d'abord l'innovation. » Cette décision de baisse des crédits constitue « un très mauvais signal pour l'ensemble des chefs d'entreprise qui donnent de leur temps dans les organes de gouvernance des pôles », regrette pour sa part Dominique Dutartre, président d'IAR.