Innovation..., peut mieux faire
L'IAA est le troisième secteur le plus innovant en France, selon l'Insee. Un atout certain à l'exportation, puisque 70 % des sociétés de l'agroalimentaire français, qui réalisent du chiffre d'affaires à l'étranger, sont innovantes. C'est pourquoi l'Ania fait de l'innovation un des piliers de sa stratégie de relance de l'IAA (cf. p. 4). Cette créativité est également de mise en nutrition animale, comme le dé-montre le Symposium de Tecaliman, dédié cette année à l'innovation (cf. p. 20). Néanmoins, l'examen à mi-parcours du Programme d'investissements d'avenir (PIA), remis le 28 mars au commissaire général à l'Investissement, montre que l'action “Projets agricoles et agroalimentaires d'avenir” n'a guère rencontré de succès. Sur une enveloppe de 120 M€, seuls 33 M€ sont pour l'heure enga-gés, dont 17 M€ contractualisés et 0 M€ décaissé. Et encore peut-on se poser la question, comme le comité d'évaluation, de savoir si ces fonds financent bien « des dépenses exceptionnelles d'investissement » et ne servent pas « simplement à remplacer des crédits supprimés par ailleurs dans le bud-get de l'État ». Le comité a en effet constaté que, dans le domaine du soutien au développement d'entreprises innovantes, notamment de PME, les opérations de « substitutions budgétaires » sont les plus nombreuses, avec parmi les exemples cités celui des « projets de FranceAgriMer ». Cependant, une note de bas de page précise : « Dans le cas de FranceAgriMer, familier de la distribution d'aides de faible montant et sans retour financier, l'intégration dans le PIA a néanmoins permis d'accoutumer le secteur à des processus plus rigoureux de sélection et d'identifier des projets innovants dans un secteur resté jusque-là à l'écart des actions du PIA. » Des crédits à l'innovation existent, reste aux entreprises d'en profiter à bon escient.