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Influenza aviaire: la pression sur les marchés s’estompe

Quelque 62 morts et 120 millions de volailles abattues, tel est le bilan provisoire de la grippe aviaire. En France, aucun cas ne s’est déclaré mais la filière avicole est en crise. Effet boule de neige…

NOUS LE SAVONS TOUS, les risques de transmission du virus H5N1 chez l’homme sont quasiment nuls en France. Les seules hypothèses de contamination se font pour les cas de contacts très étroits avec une volaille infectée (aucun cas déclaré en France) et lors de la consommation de viandes ou d’œufs contaminés par le virus, chose peu probable étant donné les multiples contrôles sanitaires avant, pendant et après tout abattage.

L’UE et la France ne cessent de clamer que les consommateurs ne courent aucun risque, la Commission ajoutant même que «seuls des aliments sains sont actuellement proposés aux consommateurs européens». Parallèlement, l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité alimentaire, ressort, “par précaution”, le vieux conseil de cuire suffisamment la viande et les œufs pour tuer le virus. Ainsi, avec toutes ces informations plus ou moins contradictoires complétées de quelques reportages alarmants, on peut comprendre les craintes de certains qui, logiquement, se disent : «Il n’y a rien à craindre…mais bon…» et vont jusqu’à traduire leurs peurs dans les actes.

La filière avicole réagit

Comme on s’y attendait, la psychose s’est emparée du marché : les volumes de volailles consommés ont chuté de 25% environ selon la grande distribution, toutes catégories confondues. La diminution est moins marquée selon l’importance de la valeur ajoutée (exemple: -35% pour des poulets entiers, -10% pour des sandwichs) et elle est constatée dans d’autres pays européens comme l’Italie où les ventes auraient régressé de façon plus intense.

Face à cette crise conjoncturelle, les industriels et les coopératives accusent le coup et réagissent. La première mesure prise, très provisoire, a été de congeler les 25% quotidiens d’invendus. Bien entendu, cela pose des problèmes de stockage et de coût, et les entreprises ont dû ralentir leur production, notamment en passant par le biais de l’organisation du travail. Pour la société Duc, cela ne suffit pas ; elle a ainsi annoncé qu’elle ne renouvellerait pas 40 CDD. Quoiqu’il en soit, le chômage partiel guette et certaines sociétés, comme Doux, ont annoncé qu’elles auraient très prochainement recours à cette solution. L’entreprise LDC (Lambert-Dodart-Chancereul), distribuant les marques “Loué” et “le Gaulois”, a, quant à elle, fait parvenir à la grande distribution des milliers d’affichettes repère affirmant : «Mangez de la volaille française en toute confiance» ou «Soyez assurés que les produits sont issus de volailles 100% françaises», pour renforcer, notamment, la communication sur la production label qui se remet lentement de cette crise.

Les secteurs touchés par la crise

A deux semaines du plus fort de la médiatisation, les marchés de l’alimentation animale semble reprendre leur souffle. Certains ont marqué un temps d’arrêt à l’image du petit marché des graineteries où les ventes ont été affectées. La pression est désormais moins forte et les échanges se font sur du réapprovisionnement classique. On constate, d’autre part, que les préoccupations ont tiré vers le bas les cours du soja et du maïs, aliments de base pour les volailles, et ont favorisé les formules à base de blé, les opérateurs anticipant une augmentation de la production de porc. Du côté du report de la consommation sur d’autres viandes, ce phénomène s’est produit en des proportions moindres qu’attendues. Aujourd’hui, bien que la situation semble s’améliorer pour la filière avicole, le secteur porcin profite encore de la crise. Quant à celui du bœuf, il n’en bénéficiera pas plus puisque c’est à son tour d’attirer l’attention des médias sur de graves cas d’intoxications dues à la vente de steaks hachés impropre à la consommation.

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