Impact environnemental très négatif pour le palme
Une étude menée pour le compte de la Commission européenne a évalué l'impact de la production des biocarburants sur l'environnement et sur les prix des matières premières.

L'IIASA (International Institute for Applied Systems Analysis), a publié il y a quinze jours une étude commanditée par la Commission européenne relative à l'impact des biocarburants sur l'environnement et les marchés des matières premières agricoles. La principale conclusion est la nocivité environnementale du recours à l'huile de palme.
Nécessité d'augmenter la production de palme de 3,1 Mt
Dans le détail, l'étude évalue la quantité produite de CO2 équivalent liée au changement d'affectation des sols, dans le cadre d'une hausse de la demande européenne de 1 % en biocarburant, nécessaire à l'accomplissement des objectifs d'incorporation à l'horizon 2020. Ce scénario appliqué à l'huile de palme conduirait au remplacement de 1 Mha de prairies, forêts, tour-bières etc., générant de fortes émissions de GES (cf. graph), à partir d'une production mondiale d'huile de palme qui devrait augmenter de 3,1 Mt, principalement en Asie du Sud-Est. Le prix mondial progresserait légèrement d'ici 2020 (+2,1 %).
Les émissions engendrées par le biodiesel issu d'huile de soja seraient également importantes. La production de graines de soja devrait progresser de 7,3 Mt (+2 Mha), surtout en Amérique du Nord (4 Mt, +960 kha), afin de couvrir la hausse de la demande de l'UE de 1 %.
Le biocarburant produit à partir de colza émettrait trois fois moins de GES dans le même scénario, grâce notamment à la production de tourteaux. L'impact sur les prix de l'huile et de la graine serait en revanche plus élevé que sur l'huile de palme, mais moindre qu'en huile de soja (cf. ci-dessus). La production mondiale de colza devrait augmenter de 6,2 Mt (+1,9 Mha), dont 3 Mt dans l'UE (+1,1 Mha, majoritairement sur des terres abandonnées), afin de couvrir les besoins.
Le CEPM satisfait
L'étude se montre plus clémente envers le bioéthanol, spécialement celui produit à partir de maïs. La Source : IIAI CEPM (Confédération européenne de la production de maïs) se dit, dans un communiqué du 14 mars, satisfaite des résultats de l'étude, que ce soit en termes d'impact sur les prix mondiaux ou sur l'environnement. Toutefois, l'organisation pointe du doigt le fait que les résultats publiés dépendent beaucoup « des hypothèses retenues dans les scenarii de référence et de développement des biocarburants ». Dans certains d'entre eux, « le bioéthanol apparaît comme un puits de carbone ». La Fop (Fédération des producteurs d'oléoprotéagineux) rejoint la CEPM sur ce point, dans le sens ou la méthodologie employée reste confuse. Et en profite pour dénoncer l'usage d'huile de palme importée dans les biocarburants, dans un communiqué du 21 mars.