Huile de palme : vers une hausse de la volatilité ?
Selon plusieurs analystes, le retrait d'un fonds norvégien de géants asiatiques de la production d'huile de palme est un facteur à observer attentivement.

Le fonds de pension public norvégien, le plus important de ce type dans le monde, a annoncé dans un communiqué de presse du 17 août qu'il se retirait de quatre grandes sociétés asiatiques spécialisées dans la production d'huile de palme : IJM et Genting (Malaisie), Daewoo International et sa maison-mère Posco (Corée du Sud). La raison invoquée est d'ordre éthique, la production d'huile de palme nuisant à l'environnement.
Vers un effet boule de neige ?
Selon les analystes contactés, cet élément est un indicateur à surveiller. « En soi, le fonds norvégien ne représente qu'une petite part du marché mondial de l'huile de palme, un peu moins de 2 %. Mais cette annonce pourrait donner des idées à d'autres, qui pourraient à leur tour se désengager », explique un courtier. Et d'ajouter que « de nombreux opérateurs sont détenus en partie par des fonds ». Cependant, il est encore trop tôt pour se prononcer, et les cours n'ont pas réellement réagi à cette annonce, la situation de l'économie chinoise prenant le dessus actuellement. Un autre analyste, s'il ne remet pas en question l'importance de cette nouvelle, estime que le marché des huiles de palme « est trop important et trop lucratif pour entraîner un désengagement massif des fonds ». Pour le moment, les fondamentaux communs (Chine, pétrole...) restent les indica-teurs dominants.
Enfin, il n'est pas sûr que le désengagement de ce fonds de pension soit uniquement de nature éthique. « L'huile de palme a beaucoup baissé ces derniers temps (cf. graphe), atteignant un plus bas. Il est possible que le fonds ait perdu beaucoup d'argent sur ce marché. Rien ne l'empêchera de revenir plus tard s'il y trouve un avantage finan-cier. »