Hausse des volumes et baisse des prix d'ici 2024
Angel Gurría, Secrétaire général de l'OCDE, et José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO ont présenté le 1er juillet à Paris les perspectives agricoles 2015/2024


Les perspectives de l'Agriculture mondiale sont plus calmes que ces dernières années, mais il faut se garder de pavoiser. Le risque de nouvelles flambées des prix dans les années à venir n'est pas exclue », estime Ange Gura, secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économique. Dans son rapport, il parie sur une stagnation des prix agricoles à court terme puis sur une progression à moyen terme. Sans surprise, les productions agricoles sont attendues en progression.
Volatilité limitée dans les dix années à venir selon l'OCDESi le rapport de l'OCDE ne prévoit pas de progression de la volatilité d'ici 10 ans, il évoque tout de même « le rôle croissant d'un groupe de pays relativement petit dans l'approvisionnement des marchés mondiaux en produits de base essentiels » qui pourrait « aggraver les risques de marché, y compris ceux qui sont associées aux catastrophes naturelles ». La demande mondiale en produits alimentaires est logiquement attendue en hausse, notamment les besoins en production animale (pour leur apport protéique), avec la mutation qui s'opère dans nombre de pays en développement où « l'élévation des re-venus et l'urbanisation » conduisent à une diversification de l'alimentation. Ainsi « les prix des céréales secondaires et des graines oléagineuses utilisées dans l'alimentation des animaux devraient augmenter comparativement à ceux des produits de base destinés à l'alimentation humaine», explique l'OCDE. A court terme, les prix des céréales devraient diminuer « par suite d'une production historiquement importante en 2013 et en 2014, de niveaux de stock élevés, d'une croissance économique plus lente et d'une baisse des prix du pétrole », explique le rapport. Les cours des céréales se redresseraient à moyen terme, suivant « la lente augmentation des coûts de production et une demande soutenue», justifie le rapport. La production mondiale de céréales 2024 est quant à elle attendue par l'OCDE à 2.800,2 Mt dont 786,7 Mt de blé tendre (700,4 Mt moyenne 2012-2014) et 546,1 Mt de riz. Gros consommateurs de céréales et de betteraves, les éthanoliers de l'UE produiraient quant à eux 9,491 Ml en 2024 (6,896 Ml 2012/2014) pour une consommation estimée à 11,074 Ml. Le déficit pourrait être compensé par les productions (supérieures à leurs consommations intérieures) des États-Unis ou du Brésil, prévues respectivement à 56.691 Ml et 42.482 Ml. Côté oléagineux, la tendance est également à une baisse des prix des graines à court terme, suivie d'une reprise à moyen terme. « En valeurs réelles, les prix des graines oléagineuses et des produits qui en sont dérivés devraient diminuer au cours de la période de projection. Un ralentissement de la demande d'huile végétale, en raison d'une saturation de la demande par habitant dans les pays émergents et d'une diminution de la croissance de la production de bio-diesel, aura pour conséquence une baisse des prix des huiles végétales plus rapide que la baisse des prix du tourteau protéique en valeurs réelles », précise l'OCDE. Comme en céréales, les volumes progresseraient d'ici 2025, passant de 425,2 Mt (2012-2014) à 516,4 Mt en 2024. Ceux de tourteaux et d'huiles sont attendus à 354,8 Mt (289,2 Mt 2012-2014) et 210,5 Mt (169,4 Mt moyenne 2012-2014).