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« Hausse des prix du blé bio de 8 à 10 % en octobre »

La mauvaise collecte de blé tendre meunier bio engendre une certaine tension sur le marché français, qui se répercutera sur les prix à court terme, selon l'Agence bio, qui a tenu sa conférence de rentrée à Paris cette semaine .

Le blé tendre bio n'a pas échappé aux pluies et au manque de luminosité durant la fin du printemps et le début de l'été 2016. « Nous n'avons pas encore de chiffres précis. Mais nous nous attendons à une baisse des rendements de blé tendre bio de 30 à 50 % en 2016 », s'est exprimé Didier Perréol, président de l'Agence bio, lors d'une conférence de presse à Paris le 21 septembre. Certains acteurs du marché tablent sur une collecte comprise entre 55.000 et 65.000 t en 2016 (99.000 t en 2015 selon FranceAgriMer). La proportion de blé meunier et fourrager n'a pas filtré. De son côté, la consommation des meuniers bio est évaluée autour de 120.000 t pour 2016. Et cela ne sera pas sans conséquence sur les prix. « Les cours du blé tendre bio pourraient progresser de 8 à 10 % courant octobre », ajoute-t-il. Les meuniers bio vont donc avoir de nouveau recours aux importations. Toutefois, la hausse des surfaces entre 2015 et 2016 et les importants stocks de report accumulés l'an passé (25.900 t d'après FranceAgriMer) font que le marché s'attend à ce que les achats extérieurs restent stables en 2016/2017. On rappelle que FranceAgriMer estimait les importations à 38.000 t en 2015/2016.

Bonnes récoltes en Allemagne, Autriche et Italie

Dans le détail, « les productions bio ont été bonnes en Allemagne, Autriche, Italie… Afin de satisfaire la demande, l'importation va être nécessaire, comme en conventionnel d'ailleurs », précise Maria Pelletier, administratrice au sein du Synabio. La bonne nouvelle, c'est que le blé bio n'a pas plus souffert des conditions météorologiques adverses que le conventionnel, alors que le bio a une réputation plus versatile. « Ce n'est pas dû au hasard. Les producteurs bio maîtrisent de mieux en mieux les techniques de production », ajoute-t-elle.

Cette mauvaise année en termes de récolte n'inquiète pas les représentants de la filière bio présents à la conférence de presse. « La demande est là, les débouchés sont présents et le seront à l'avenir. Les céréaliers ont l'expérience des marchés. Dans la filière bio, ces derniers ont l'habitude de passer des contrats avec les OS et les consommateurs de l'aval avant la récolte afin d'avoir de la lisibilité », rassure Florent Guhl, directeur générale de l'Agence bio. Ensuite, contrairement au conventionnel, « les prix du blé bio sont rémunérateurs pour les producteurs au niveau ac-tuel ». Enfin, si aucune catastrophe climatique ne survient, la récolte 2017 devrait être suffisante pour satisfaire la demande intérieure, selon plusieurs analystes contactés.

50.000 ha de grandes cultures bio en 2016

L'Agence bio s'est réjouie de la dynamique de la filière. Selon elle, les surfaces en bio ont progressé de 20 % entre 2015 et 2016, à 1,57 Mha. Ensuite, le chiffre d'affaires des produits bio a atteint 6,9 Md€ en 2016 (+20 % par rapport à 2015). Pour les grandes cultures, « ce sont plus de 50.000 ha dont la conversion débute en 2016 », précise un communiqué de l'Agence bio. Celle-ci espère que la récolte de céréales bio française 2018 permettra de satisfaire les demandes nationales en alimentation humaine et animale. Kévin Cler

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