Hausse des cours mondiaux des grains de plus de 15 % d'ici à 2050 ?
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime une forte hausse des prix des grains si rien n'est fait pour lutter contre le changement climatique.
Le dernier rapport de la FAO sur la situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture publié le 17 octobre se montre alarmiste si les pays ne tiennent pas les engagements pris lors de la Cop21 pour lutter contre le changement climatique. Dans le scénario où la température mondiale augmenterait de 2°C, on observerait une progression de 15 % des cours mondiaux des grains en moyenne en 2050, du fait d'une baisse des rendements et d'une répartition de la production mondiale de plus en plus inégale, avec l'hémisphère Nord qui voit sa production se stabiliser voire reculer, et l'hémisphère Sud qui importe davantage. Notons que ce chiffre constitue une moyenne globale. La volatilité sera accentuée, et les prix locaux dans certaines zones du globe pourraient grimper de manière plus significative, surtout si le pays en question est déficitaire en tel ou tel type de matière première. « Entre 35 et 122 millions de personnes supplémentaires pourraient vivre dans la pauvreté d'ici à 2030 (spécialement en Afrique Subsaharienne et en Asie) », indique le rapport.
Baisse des rendements de maïs de 6 % si rien n'est faitDans le détail, au cas où la température globale augmenterait de 2°C, les rendements de blé dans le monde se stabiliseraient, mais reculeraient de - 16 % dans les régions tropicales, contre respectivement +2 % et - 9 % dans le cas d'une élévation de la température de seulement 1,5°C. En maïs, la productivité reculerait de 6 % toutes régions confondues si la température progresse de 2°C, contre - 1 % dans le monde et - 3 % dans les régions tropicales si la température ne progresse que de 1,5°C. En soja, les rendements progresseraient de 7 % dans le monde et de 6 % dans les régions tropicale (scénario d'une hausse de la température globale de 1,5°C), contre respectivement +1 % et +7 % si la température mondiale progresse de 2°C.
Le rapport met l'accent sur le fait que si l'agriculture est un important émetteur de gaz à effet de serre, elle a les moyens de lutter contre le changement climatique. À condition d'« adopter des pratiques intelligentes face au climat et améliorer la capacité des sols à piéger le carbone ».
Les industriels australiens de la malterie s'interrogent sur la hausse attendue des exigences de leurs clients chinois en matière de taux de protéines. Jusqu'ici, les importateurs chinois acceptaient un taux de 9,5 %, mais depuis deux ans, ils semblent évoluer en préférant un taux de 10 %, ont constaté les malteurs australiens. Le problème a été posé lors d'un forum des malteurs réunis à Adelaïde.
Les fournisseurs australiens disposent de cette qualité (jusqu'à 10,5 %), mais ils se demandent si cette nouvelle exigence aura une traduction en termes de hausse du prix de leur marchandise, ou bien s'ils devront fournir une qualité supérieure au même tarif qu'actuellement. La Chine est le premier acheteur des orges de brasserie australiens.