Arvalis
Haro sur les poussières
Ouverte en 2012 sur le site historique d'Arvalis à Boigneville (Essonne), la plate-forme métiers du grain poursuit trois objectifs : la recherche, la formation et l'information. Outre ses sujets fondamentaux tels que la lutte contre les insectes et la consommation d'énergie, elle ouvre un nouveau champ d'investigation sur les impuretés et les poussières.







Pour Katell Crepon, qui a pris en octobre 2013 la tête du pôle Stockage des grains d'Arvalis, la plate-forme Métiers du grain trouve sa place naturelle au sein du service qualité et valorisation. « Acquérir et diffuser des références sur le stockage est une thématique prioritaire pour Arvalis. L'institut y consacre de gros moyens. Ainsi, outre l'enveloppe initiale de 1,6 M€ en 2011/2012, nous avons investi, en 2013, 260.000 € dans le séchoir et de la cellule dry. Et, désormais, notre équipe compte 7 personnes dédiées », explique la responsable. La lutte contre les bio-agresseurs au stockage est la première entrée, mise en avant dès la conception du projet, en raison de la pression sur les produits disponibles et la montée des demandes des consommateurs.
Un fort besoin en formation
« Il existe peu d'installations pour acquérir des connaissances sur le stockage », souligne Katell Crepon. « Arvalis et les partenaires du projet Ecoprotectgrain ont organisé en septembre 2013 un premier colloque de restitution du programme sur la lutte innovante contre les insectes au stockage*. Les organismes stockeurs qui ont participé ont tous souligné l'importance de la thématique pour eux et leur intérêt pour de tels échanges. » L'énergie constitue un second axe fondamental. Autre sujet important pour le pôle, la diffusion des bonnes pratiques auprès des opérateurs. « Le besoin en formation est fort dans le secteur, en raison du renouvellement programmé du personnel des organismes stockeurs. »
L'objectif de nos recherches est de déterminer une méthode de mesure de l'émission de “poussières par lot de céréales.
La qualité des lots de céréales en question
Le pôle renforce actuellement son implication sur les impuretés et les poussières. « Outre l'impact des conditions de récolte sur la teneur en impuretés, Arvalis travaille sur l'efficacité des nettoyeurs-séparateurs, puisque nous avons la chance de disposer non seulement d'un nettoyeur à plat mais aussi d'un nettoyeur rotatif. Nous regardons l'impact du nettoyage sur les différentes catégories d'impuretés, dans le but d'établir des stratégies de nettoyage pertinentes du point de vue économique et technique. »
” Autre sujet montant, les poussières (cf. n°4001). « Nous sommes engagés sur un programme avec Coop de France et Ineris pour déterminer une méthode de mesure de l'émission de poussières par un lot de céréales. Il s'agit de déterminer les facteurs déterminants, que ce soit l'espèce en cause, l'humidité du lot, sa propreté… Nous regardons cela, non pas sous l'angle risque industriel, mais plus sous l'aspect qualité des lots, contaminations de lots suivants et protection des opérateurs. » Des premiers résultats seront diffusés aux JTIC. Enfin, la plateforme réalise des essais pour compte de tiers « une orientation qui se renforce », conclut Katell Crepon.
* Cf. n°4019, n°4021 et n°4025.
La plate-forme Métiers du grain est représentative d'une installation de stockage complète : réception, traitements insecticides, échantillonnage, nettoyage, stockage, séchage et expédition. Elle est conçue pour l'expérimentation avec deux circuits indépendants, des échantillonneurs automatiques, des cellules de tailles complémentaires (6 cellules métalliques de 30 et 40 t, 6 boisseaux de 10 t), 2 boisseaux avec système de recirculation et un caisson de fumigation, un nettoyeur-séparateur horizontal (la station de Boigneville dispose par ailleurs d'un nettoyeur rotatif) et le nouveau séchoir équipé d'une cellule dry. Conçue pour être visitée en hauteur, l'installation a déjà reçu plus de 720 visiteurs, étudiants, agriculteurs, administrateurs, techniciens… Elle dispose d'une salle de réunion pour les formations, sur place, mais la majeure partie des 42 jours de formations organisées par le pôle Stockage, chaque année, sont plutôt réalisés sur les sites des organismes stockeurs.