Groupama souhaite redéfinir le risque au sein des exploitations agricoles
Les premiers résultats de la chaire “Management des risques en agriculture“, initiée entre Groupama et LaSalle Beauvais, ont été l'occasion de reconsidérer la relation du risque en agriculture.
« Avant, l'assurance prenait uniquement en compte les sinistres exceptionnels (climatique, incendie). Aujourd'hui, il existe une multitude de facteurs qu'ils soient climatiques, environnementaux, sociétaux, réglementaires », déclare Éric Gelpe, directeur général de Groupama Val de Loire. « Il faut passer de l'exploitant à l'entrepreneur, mobiliser les ressources face aux mutations technologiques, économiques et sociétales. Il faut aider nos agriculteurs à monter en compétence dans la compréhension des risques que les nouvelles technologies génèrent », insiste-t-il. D'après les premiers résultats de la chaire “Management des risques en agriculture”, démarrée en septembre 2014, le premier besoin exprimé par les agriculteurs est la confiance. Viennent ensuite la relation client, l'indemnisation en cas de sinistre et la transparence des contrats d'assurance.
Grandes exploitations : plus de risques ?
En France, selon le dernier recensement effectué en 2010, on dénombre près de 490.000 exploitations agricoles en France. Près d'un tiers (35 %) sont des établissements considérés de grande taille (>150 ha ou production standard brute >100.000 €/an). « Mais cela ne renseigne pas sur le risque. Il y a une différence entre le danger et le risque », souligne Antoine de Lombardon, avocat spécialisé dans le secteur agricole. En 2013, près de 93.000 fermes ont été soumises à la législation des installations clas-sées, dont 17.800 à autorisation, pour 5.400 contrôles. « Pour maintenir un niveau de risque acceptable, l'autocontrôle est à inciter. » « L'assurance est vécue comme une charge administrative. Tout notre enjeu, c'est de faire oublier cela. Que la compréhension du risque soit bien prise en charge car, derrière, le vrai sujet, c'est la durabilité de l'exploitation », remarque Éric Gelpe. Pour Michel Portier, directeur d'Agritel, « il n'y a pas de solutions universelles mais des solutions dédiées. L'agriculteur doit être force d'innovation pour continuer à capter des aides. On s'oriente inévitablement vers une assurance du revenu. Cela embrasse un changement de modèle d'aides à la subvention de l'agriculture. »