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Grippe aviaire : un marché déboussolé

Selon le ministère de l’Agriculture, la crainte de la grippe aviaire perturbe de plus en plus le commerce de la volaille.

A LA SUITE DE la découverte d’un cas de grippe aviaire en France à la mi-février, la baisse de la consommation de volailles semble s’être accentuée. Sur le marché de gros de Rungis, les cours des principales espèces se sont dégradés, en particulier ceux du poulet label. En décembre 2005, la baisse des abattages et des mises en place est restée modérée. Durant ce même mois, les exportations de viandes de poulets se sont nettement réduites, notamment vers l’UE.

Un net recul de la consommation

La consommation des ménages en viande de volaille, mesurée par le panel Secodip, a régressé de 9 % en janvier 2006 par rapport à janvier 2005. Les achats de poulets ont reculé de 5 %, ceux de dindes de 10 %. Le repli des achats est plus fort pour le canard et la pintade alors que les produits élaborés de volailles sont en hausse. Ces résultats doivent toutefois être utilisés avec prudence dans la mesure où ils ne représentent qu’environ la moitié de la consommation totale de viande de volaille. Les informations du panel ne sont pas encore connues pour le mois de février mais, selon la Fédération du commerce et de la distribution, le repli de la consommation se serait accentué après la découverte à la mi-février du premier cas de grippe aviaire en France.

La baisse de la demande avait entraîné, à partir du mois d’octobre 2005, une forte dégradation des cours du poulet sur le marché de gros de Rungis. En janvier et février, les cours sont restés très bas. Si la baisse n’a pas dépassé 5 % en glissement annuel pour le Pac standard en janvier, elle a atteint 16 % en février. Le repli des cours du Pac label est beaucoup plus spectaculaire avec -34 % en janvier et -42 % en février. Les cours des découpes de dindes et de canards, épargnés par la baisse jusque-là, se sont repliés de 5 % à 10 % en jan-vier et février. Seuls, les prix des carcasses de canards et pintades se maintiennent à un assez bon niveau, un peu supérieur à ceux de 2004 à la même époque.

En janvier 2006, les abattages de volailles (toutes espèces confondues) se sont repliés de 0,4 % en glissement annuel. Cette quasi stabilité cache toutefois des évolutions contrastées selon les espèces. Les abattages de poulets dépassent de moins de 2 % leur niveau de janvier 2005. La progression est forte pour les pintades (+16 %) et les canards (+7 % pour les canards à rôtir et +14 % pour les canard à gaver). Par contre, les abattages de dindes qui représentent 29 % de l’ensemble sont en baisse (-7,5 %).

Le recul de la consommation a entraîné un stockage des viandes. A la fin de janvier 2006, les stocks de poulets en abattoirs dépassaient de près de 10.000 t ceux de la fin janvier 2005 alors que les stocks de dindes étaient équivalents à ceux de l’année précédente à pareille époque. Ces stocks n’incluent pas ceux qui sont constitués au niveau des ateliers de découpe ou du négoce.

En décembre 2005, la baisse des mises en place a concerné toutes les espèces. Elle a toutefois été modérée : -4 % pour la dinde en glissement annuel, -3 % pour le poulet et -1,5 % pour l’ensemble canard plus pintade.

Les chiffres du commerce extérieur des viandes et préparations de volailles pour l’ensemble de l’année 2005 indiquent une baisse de 4,4 % en glissement annuel des exportations françaises (683.000 téc) et une hausse de 12 % des importations (271.000 téc).

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