Grands Moulins de Strasbourg – Michel Soufflet marque son désaccord
Michel Soufflet, président du conseil de surveillance des établissements Soufflet, a donné sa démission du conseil d’administration des Grands moulins de Strasbourg (GMS), désapprouvant le choix du troisième meunier français de faire entrer à son capital le groupe Bakri. Il ne veut pas, selon son porte-parole, cautionner des choix qu’il considère comme « contraires aux intérêts de l’entreprise elle-même, contraires aux intérêts des salariés et de l’encadrement, et contraires aux intérêts des actionnaires minoritaires ».
La perspective de l’entrée au capital des GMS d’un nouvel actionnaire, Imad Bakri, via deux sociétés, la Metro Trading Company, de droit belge, et la Romagro Cereal SRL, de droit roumain, n’enchante pas Soufflet, actionnaire à 29,6 % des GMS. Le numéro un français du négoce des grains a eu l’occasion de signifier son désaccord, en contestant la façon dont le groupe Bakri entrerait au capital. Il mène une action en justice auprès de la cour d’appel de Paris, pour demander l’annulation d’une dérogation à l’OPA (offre publique d’achat) que les GMS ont obtenu de l’Autorité des marchés financiers.
Pour Soufflet, cette entrée masque en effet un transfert total du contrôle de l’ensemble des Grands moulins, même si leur Pdg, Bertrand Leary, s’en défend. Il estime que l’OPA aurait été le procédé approprié, car mené par des experts indépendants, en toute publicité et transparence. Le patron de Soufflet évoque l’« opacité » du projet de rapprochement avec le groupe Bakri, car, dit-il, la stratégie du meunier avec l’aide de son nouvel actionnaire dans des boulangeries en Afrique n’est pas détaillée comme l’est habituellement un plan de développement d’entreprise.