Grandes cultures : les surfaces en orge et en colza en progression
Selon le Scees, avec 1,11 Mha, la sole en orge d’hiver est en hausse de 5 %, alors que le colza d’hiver gagne 6 % par rapport à l’année dernière.
SELON LA DERNIERE note de conjonture du Service central des études et enquêtes statistiques (Scees) du ministère de l’Agriculture, les températures moyennes des deux premières décades de mars sont inférieures aux normales saisonnières sur l’ensemble du pays à l’exception de l’extrême Sud-Ouest.
L’écart aux normales est très net sur un grand quart Nord-Est où il dépasse trois degrés. Les précipitations enregistrées entre le 1 er et le 20 mars sont excédentaires sur la plupart des régions. Elles dépassent le double des normales sur le quart Sud-Ouest, la Bourgogne, les Alpes et le Jura mais restent déficitaires de l’Artois à l’Argonne, sur la Basse-Normandie et surtout sur la basse vallée du Rhône et la Côte d’Azur.
Les précipitations cumulées depuis le 1 er septembre ne dépassent les normales qu’autour du golfe du Lion, sur les Pyrénées-Atlantiques et les côtes landaises. Elles sont déficitaires sur tout le reste du pays, les écarts à la normale dépassant 30 % de l’Ile-de-France au nord de la Lorraine et, ponctuellement, sur le Jura et le Rhône.
Les pluies survenues en première décade ont réduit les forts déficits des réserves utiles des sols à des zones localisées. Les niveaux les plus faibles sont enregistrés de l’Essonne aux Ardennes, sur l’Alsace, la Loire et les côtes varoises. Le froid du début du mois a sensiblement retardé le redémarrage des cultures d’hiver. Les pluies importantes dans certaines régions ont ralenti l’implantation des cultures de printemps et les interventions sur les cultures d’hiver.
Un peu plus de céréales qu’en 2005
Les surfaces semées en céréales d’hiver et de printemps seraient supérieures de 1 % aux superficies récoltées en 2005. Avec 7,43 millions d’hectares, elles dépasseraient de 3 % la moyenne quinquennale 2001-2005.
Selon le Scees, la sole de blé tendre d’hiver serait stable avec 4,86 millions d’hectares. Les surfaces seraient en baisse dans plus de la moitié des régions. Elles perdraient 1 % dans le Centre et en Champagne-Ardenne, 2 % dans les Pays-de-la-Loire et 3 % en Bretagne. Au contraire, elles augmenteraient de 2 % en Poitou-Charentes et en Bourgogne.
Avec 11.000 hectares, la sole de blé tendre de printemps serait en repli pour la troisième année consécutive (-7 %).
Les surfaces de blé dur gagneraient 6 % par rapport à 2005 et dépasseraient de 23 % la moyenne quinquennale.
En Midi-Pyrénées, qui réunit 30 % des superficies, la hausse serait limitée (+1 %).
Progression pour l’orge
Estimée à 1,11 million d’hectares, la sole d’orge d’hiver serait en hausse de 5 %. Cette progression concernerait la quasi totalité des régions. Elle serait très nette dans le Centre (+10 %), qui représente la première région de production, et atteindrait 5 % en Lorraine et 4 % en Bourgogne. Les surfaces d’orge de printemps seraient en revanche en repli d’environ 4 %. En conséquence, la sole totale d’orge enregistrerait finalement une hausse de 2 % par rapport à celle de 2005 et resterait inférieure de 2 % à la moyenne quinquennale 2001-2005.
Avec 326.000 hectares, la surface de triticale serait en baisse pour la première fois depuis cinq ans. Elle perdrait 1 % et diminuerait de 5 % en Bretagne et de 6 % dans les Pays de la Loire. La sole de seigle augmenterait de son côté de 2 % et celle d’avoine serait à nouveau en baisse de 2 %.
Nette hausse du colza
Les surfaces de colza seraient en nette progression pour la quatrième année consécutive. Ainsi, la sole de colza d’hiver gagnerait 6 % par rapport à l’année dernière. Estimée à 1,3 million d’hectares, elle n’atteindrait toutefois pas son niveau record de 1999. La hausse concernerait la quasi-totalité des régions. Elle serait néanmoins de 5 % dans le Centre, première région productrice française.
De leur côté, les surfaces de colza de printemps gagneraient 2 %.
Nouveau recul des protéagineux
Avec moins de 300.000 hectares, la sole de pois diminuerait à nouveau fortement, pour la troisième année consécutive. Elle perdrait 8 % par rapport à 2005, pour atteindre 292.000 hectares. Les surfaces de féveroles seraient en repli pour la première fois depuis dix ans. Elles perdraient 6 % mais resteraient nettement supérieures à la moyenne quinquennale. La sole de lupin diminuerait de 5 %.
Les surfaces de betteraves industrielles, estimées à 354.000 hectares, seraient en retrait de 7 % par rapport à 2005. Celles de pommes de terre de conservation perdraient 2 % alors que la sole de pommes de terre de féculerie serait en légère hausse (+1 %).
Les premières estimations du Service central des enquêtes et études statistiques (Scees) concernant les surfaces de la campagne 2006 sont établies, d’une part, à dires d’expert et, d’autre part, à partir des résultats d’une enquête par téléphone sur les intentions de semis de 9.000 agriculteurs.