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Grandes cultures: diminution des rendements en cultures d’été

Selon le ministère de l’Agriculture, le repli serait très marqué pour le maïs, fortement pénalisé par la sécheresse et les restrictions d’irrigation.

SELON LA DERNIERE note de conjonture, le Service central des études et enquêtes statistiques du ministère de l’Agriculture Les estimations du Scees concernant les surfaces et les rendements 2005 sont établies à dire d’experts et à partir des premiers résultats des enquêtes objectives sur l'utilisation du territoire (observation directe de 150.000 points) et les rendements (interrogation de 9.000 exploitants sur les rendements moyens constatés après récolte) , révèle que les rendements de toutes les cultures d’été, sauf le soja, sont en baisse par rapport aux bons niveaux enregistrés en 2004. Le repli serait très marqué pour le maïs, fortement pénalisé par la sécheresse et les restrictions d’irrigation, mais les reculs seraient plus limités pour les autres cultures. Les rendements de la betterave et de la pomme de terre, bien qu’en retrait par rapport à ceux de la dernière campagne, seraient supérieurs aux rendements moyens quinquennaux. Quant au soja, il enregistrerait un rendement en légère hausse. En tournesol, l’augmentation des surfaces compensant la baisse du rendement, la production se maintiendrait à un niveau proche de celui de 2004. Le sorgho tirerait son épingle du jeu: avec une dégradation très limitée du rendement et une augmentation des surfaces, la production gagnerait 4% sur l’an dernier.

Une météo clémente au démarrage des céréales d’hiver

Les températures moyennes des deux premières décades d’octobre sont supérieures aux normales saisonnières sur la totalité du territoire, sauf sur les massifs montagneux des Vosges, des Alpes et des Pyrénées. De nombreux records de températures ont été battus.

Les écarts aux normales dépassent deux degrés du Nord aux Deux-Sèvres. Les températures, très douces en moyenne, ont beaucoup varié sur la période, alternant des épisodes chauds et frais.

Les précipitations enregistrées entre le 1 er et le 20 octobre sont inférieures aux normales sur une grande partie du pays. Les déficits les plus nets sont enregistrés sur le Nord-Pas-de-Calais et l’est du Bassin Parisien. Ils sont également marqués du nord des Alpes à la Gironde, sur les côtes landaises, l’ouest des Pyrénées et les Bouches-du-Rhône. Au contraire, les précipitations dépassent les normales sur les Pays-de-la-Loire, l’Ille-et-Vilaine, le Haut-Rhin, le Var et le Languedoc-Roussillon. Les précipitations cumulées depuis le 1 er septembre ne dépassent les moyennes saisonnières que dans les régions Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte-d’Azur, ainsi que ponctuellement sur les Vosges, la Haute-Marne, l’Yonne et l’Ille-et-Vilaine. Partout ailleurs, elles sont en dessous des normales, surtout des Ardennes à la Vienne, sur la vallée de la Saône et les Alpes du Nord, où les déficits dépassent 45%.

Les réserves en eau des sols sont inférieures aux normales sur tout le territoire à l’exception de l’extrême Sud. Les niveaux les plus bas sont enregistrés sur le Centre-Est et sur les côtes aquitaines. Dans l’ensemble, les conditions du mois d’octobre ne sont pas défavorables à la mise en place et au démarrage des céréales d’hiver.

Récolte de maïs grain en net repli

D’après le Service central des enquêtes et études statistiques (Scees) du ministère de l’Agriculture, la production totale de maïs grain (hors semences) se situerait à 13,1 Mt, en baisse de 19% par rapport à la bonne récolte 2004 et de 15% par rapport à la moyenne quinquennale 2000-2004. Le rendement serait largement entamé sous l’effet de la sécheresse et des restrictions liées à l’irrigation. Estimé à 82 q/ha, il perdrait 6% en irrigué et 14% en non irrigué. Les surfaces diminuent également et enregistrent leur plus bas niveau depuis dix ans à 1,6 Mha. La baisse profite au sorgho et au tournesol, qui s’accommodent mieux de conditions sèches, mais aussi au maïs fourrage : certaines parcelles initialement semées pour le grain sont finalement récoltées en fourrage. La production diminuerait de plus d’un tiers dans quatre régions : Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Limousin et Languedoc-Roussillon. En Aquitaine, première région productrice, la récolte reculerait de 21%, et serait inférieure de 18% à la moyenne quinquennale. En revanche, en Alsace, le rendement ne baisserait que légèrement et la récolte gagnerait 2%, le rendement serait même en hausse en Midi-Pyrénées. Le rendement du maïs semence diminuerait de 6% (2 q/ha) et les surfaces de 17%. Estimée à 155.000 t, la production perdrait plus d’un cinquième par rapport au record atteint en 2004, mais ne serait inférieure que de 5% à la production moyenne quinquennale.

La sole de sorgho est en hausse pour la première fois depuis 2002 : elle atteint 51.000 ha. Le rendement serait en léger repli à 53 q/ha, soit 1 q/ha de moins qu’en 2004. A 268.000 t, la production augmenterait de 4% mais serait inférieure de 22% à la production moyenne quinquennale.

Baisse limitée de la collecte de tournesol

A 1,45 Mt, la récolte de tournesol ne reculerait que légèrement (-1%). La baisse du rendement (-5%) serait en grande partie compensée par une hausse de 5% des surfaces. Le rendement perdrait 10% en Poitou-Charentes. En Midi-Pyrénées, le rendement perdrait 6% mais les surfaces augmenteraient de 8%, faisant de cette région la première productrice devant le Poitou-Charentes.

La production de soja se maintient

Le soja est la seule culture d’été qui enregistre un rendement en hausse. Estimé à 26 q/ha, celui-ci gagnerait près de 4% par rapport à 2004. En revanche, les surfaces diminuent et la production perdrait 1% pour s’établir à 145.000 t. Les résultats seraient très variables d’une région à l’autre. En Midi-Pyrénées, qui produit 60% de la récolte, le rendement gagnerait près de 16%, mais il perdrait 13% en Aquitaine, deuxième région productrice.

Rendement moyen pour la betterave…

La production de betteraves industrielles, calculée à 16% de richesse en sucre, perdrait 5% pour s’établir à 29,3 Mt, soit 3% en dessous de la moyenne quinquennale. Les surfaces diminuent faiblement, mais pour la troisième année consécutive; elles sont estimées à 379.000 ha, soit 8% en dessous de la moyenne 2000-2004. Le rendement perdrait 3% par rapport à 2004 mais atteindrait 7,7 t/ha soit 6% de plus que le niveau moyen quinquennal. La baisse de rendement atteindrait 5% en Champagne-Ardenne, mais serait plus modérée en Picardie (-3%) et dans le Nord-Pas-de-Calais (-2%). La richesse en sucre s’établit à un bon niveau : avec 18,4%, elle serait supérieure à la moyenne des cinq dernières années.

… et la pomme de terre

La sole de pommes de terre de conservation est stable à 104.000 ha. Evalué à 44 t/ha, le rendement perdrait 8%, tout en restant supérieur au rendement moyen quinquennal. A 4,6 Mt, la production accuserait une baisse de 8%, mais dépasserait de 3% la moyenne des cinq dernières années. Le rendement de la pomme de terre de féculerie diminuerait de près de 5 t/ha, soit 9%. Avec 1,3 Mt, la production perdrait 8%.

Chute du maïs fourrage

La sole de maïs fourrage gagnerait 38.000 ha par rapport à 2004: elle bénéficierait d’un report de parcelles initialement semées pour la récolte du grain. En revanche, le rendement, largement affecté par la sécheresse, enregistrerait un recul marqué : -17 q/ha, soit 13%. La production diminuerait de 11% et s’établirait à 16,0 Mt, soit 10% en dessous de la moyenne 2000-2004. La baisse de rendement serait très forte sur la façade atlantique: -44% en Poitou-Charentes, -24% dans les Pays-de-la-Loire et -20% en Aquitaine. Elle serait moins nette en Bretagne et Lorraine (-10%) et resterait modérée dans le Nord-Pas-de-Calais (-5%), en Picardie (-2%) et en Basse-Normandie (-1%).

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