Frets maritimes : une tendance à la baisse qui devrait perdurer
Le coût du transport de céréales par panamax a atteint un plus bas en trois mois. Le ralentissement de l'économie chinoise pourrait alimenter ce repli à terme.

Le Baltic Panamax Index (BPI), qui concerne surtout les routes céréalières des panamax, a atteint, le mercredi 16 septembre, un plus bas en trois mois à 720, contre 776 une semaine auparavant et 843 il y a un an (cf. graphe).
Une reprise liée au regain des besoins en mineraisCette baisse des coûts de frets maritimes est traditionnelle en cette période de l'année, en raison de l'amenuisement des exportations de matières premières agricoles au départ de l'Amérique du Sud, et avant leurs reprises, concommittantes au début de la saison céréalière aux États-Unis. Cependant, les inquiétudes sur l'activité économique dans le monde au quatrième trimestre, avec le ralentissement observé en Chine, créent des incer-titudes sur la demande de navires et les volumes de chargement dans les mois à venir. « Actuellement, le nombre de bateaux disponibles ne fait que s'allonger. Et les tarifs de fret sont si bas que nombre de propriétaires ne devraient pas y résister », analyse Marie-Christine Simonet, journaliste indépendante et collaboratrice du Cyclope pour les frets maritimes. Cette tendance baissière pourrait se prolonger. «Le secteur du vrac sec devrait rester déprimé au moins jusqu'en 2017, si l'on en croit des consultants maritimes comme Drewry Shipping Consultants. Ce n'est pas faute de demande en céréales, qui pousse les besoins en navires, mais plutôt en charbon et en minerai de fer, explique la spécialiste. Toute reprise vraiment notable des tarifs sera de fait liée au re-gain des besoins en ces matières premières, notamment en Chine et en Inde. »
Une vraie bonne nouvelle pour les négociants en grains français, après les faux espoirs liés au nouveau canal de Suez qui, somme toute, ne change pas grand chose à leur stratégie logistique. «Il nous permet de gagner cinq à six heures sur les trajets, mais ne représente pas de gains significatifs en termes de coûts de fret », témoigne le groupe Louis Dreyfus.