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Fret fluvial : reprise de fond en 2021, mais recul du transport de céréales

L’année 2021 renoue avec la croissance du trafic fluvial (+3,1 % en volume sur un an), après une année 2020 marquée par un repli (-10,7 %), lié à la crise sanitaire. Cette hausse est tempérée par le recul du secteur céréalier (-9,7 %).

Le secteur des céréales, qui représente 30 % de l’activité du fret fluvial, a connu une mauvaise passe en 2020-2021, en raison de la médiocrité de la récolte engrangée en 2020.
© Voies navigables de France

« Les résultats 2021 de VNF montrent que la voie fluviale a bien résisté », s’est réjoui Thierry Guimbaud, directeur général de Voies navigables de France (VNF), lors de la conférence de presse annuelle, qui s’est déroulée le 31 mai sur les quais de Seine. Globalement, le trafic de marchandises par la voie d’eau a progressé de 4 % en tonne-kilomètres (7 000 000 000 t-km) et de 3,1 % en volume (53 Mt) entre 2020 et 2021, ce qui représente plus de 2 600 000 camions en moins sur la route.

Un convoi fluvial de 4 500 t équivaut à quatre trains de fret ou 220 camions

C’est le BTP, premier secteur d’activité du trafic fluvial, qui a tiré les résultats vers le haut en 2021, avec 23,7 Mt (+16,8 % en t-km sur un an avec 2 700 000 000 t-km, +5,6 % en volume avec 23,7 Mt). Ce niveau, le plus élevé depuis trente ans, a été atteint à la faveur des travaux liés au Grand Paris et aux Jeux olympiques de 2024.
 

Impact de la crise céréalière de 2020-2021

Le secteur des céréales, qui représente 30 % de l’activité du fret fluvial, a connu une mauvaise passe en 2020-2021, en raison de la médiocrité de la récolte engrangée en 2020. Cette situation a impacté le transport de céréales que la seconde moitié de l’exercice de 2020 et la première moitié de l’exercice 2021. Si l’activité de la filière agricole a reculé de 30,5 % en t-km sur le premier semestre 2021, elle s’est redressée de 10,6 % en t-km sur le second semestre. In fine, le secteur agricole enregistre une baisse sensible de ses trafics en 2021 avec -12,7 % en t-km (1 900 000 000 t-km) et -9,7 % en volume (12 Mt). Hors filière agricole, l’activité, qui a progressé de 12,5 % en t-km en 2021 par rapport à 2020, revient à son niveau de 2019, une année également exceptionnelle car en hausse de 10 % par rapport à 2018. Pour l’exercice 2022, la campagne céréalière 2021-2022 étant satisfaisante et celle de 2022-2023 s’annonçant également bonne, pour le moment, le transport de céréales en 2022 devrait revenir à la normale.

Le secteur de la chimie et des engrais enregistre quant à lui une croissance notable de son trafic, de 11,5 % en t-km (524 000 000 t-km) et 29,7 % en volume (4,3 Mt). « L’activité profite notamment des travaux de dragage dans le Nord, qui ont généré une progression de 43,1 % en t-km sur ce bassin et de la hausse des transports d’engrais et produits chimiques depuis Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) », indique VNF.
 

Des trafics contrastés selon les bassins de navigation

Sur le bassin de la Seine (+8,2 % en t-km avec 3 800 000 000 t-km, +3,3 % en volume avec 22,1 Mt), c’est la filière du BTP qui a boosté l’activité fluviale en 2021, effaçant l’impact de la crise céréalière 2020-2021.

Deuxième bassin en termes de volume, l’axe rhénan français enregistre en 2021 un trafic quasiment équivalent à celui de 2020, avec 915 000 000 t-km et 10,8 Mt. Et ce, en raison de crues historiques en été qui a stoppé la navigation pendant plusieurs semaines.

Alors qu’ont progressé le trafic fluvial sur Moselle (+7,2 % en t-km avec 439 300 000 t-km, +3 % en volume avec 5,9 Mt) et les Hauts-de-Seine (+7,1 % en t-km avec 915 000 000 t-km, +12,3 % en volume avec 10 Mt), l’activité sur le bassin Rhône-Saône a reculé de 0,6 % en t-km. Ce secteur accuse un vrai retard dans le développement du fret fluvial, en raison de la « moins bonne orientation des acteurs locaux vis-à-vis de ce mode de transport », explique Thierry Guimbaud. Les réseaux routier et ferré, particulièrement denses dans cette zone, font de l’ombre au fleuve, « malgré des infrastructures de bon niveau sur le Rhône », ajoute le directeur général de VNF.

Et Thierry Guimbaud de conclure : « Malgré une longue période de crise, nous continuons de voir de plus en plus de chargeurs et d’acteurs se tourner et s’intéresser au transport fluvial. Le réseau fluvial est fluide et non saturé, il pourrait accueillir jusqu’à quatre fois plus de trafic sur certains axes comme la Seine et le Rhône. Il est sous exploité alors qu’il est le mode de transport de fret le plus écologique. Il est urgent de booster le report modal ».

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