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Bioéthanol
“ Fos se positionne comme un hub euro-méditerranéen sur l’énergie ”

, responsable du service commercial du port de Marseille-Fos, de retour d’une mission commerciale de quatre jours au Brésil, dans le cadre du Salon Intermodal de São Paulo. Cet événement a réuni les principaux acteurs de la logistique du continent sud-américain. Un des objectifs de la délégation a été de sensibiliser les Brésiliens aux atouts du port pour les biocarburants. En 2007, 4 000 t d’éthanol et 24 000 t d’ETBE ont été importées depuis ce pays, via Marseille, sur les 500 000 t de biocarburants qui transitent par le port.

La Dépêche-Le Petit Meunier : Qu’est-il ressorti de la mission au Brésil ?

Jérôme Giraud : L’objectif du port de Marseille-Fos est de faire en sorte que, le jour où le marché européen sera déficitaire, et qu’il faudra donc importer du bioéthanol, notamment brésilien, ceux qui souhaitent exporter passent par Fos, plutôt que par Rotterdam. Même si, à court terme, les perspectives sont limitées avec le Brésil, nous avons réuni les conditions pour créer un réflexe via le port de Marseille-Fos pour les opérateurs brésiliens. Depuis trois ans, nous discutons avec ces derniers, et les intervenants en biochimie français, pour se positionner comme porte d’entrée du bioéthanol en Europe. Actuellement, l’Europe est pratiquement autosuffisante en bioéthanol. Les imports sont donc marginaux, et ceux du Brésil n’échappent pas à la règle. La France souhaite atteindre les 10 % d’incorporation en 2015. La consommation française d’essence, de 12 Mt/an, ne devrait pas trop évoluer. On peut donc tabler sur une consommation d’éthanol liée à son incorporation à l’essence de 1,2 Mt en 2015. Sachant que la filière française peut produire environ 1,1 Mt/an, on va partir sur du 200 000 à 300 000 t d’import sur le marché français, un peu plus en considérant les autres utilisations (parfumerie, produits ménagers…).

LD-LPM : Le Port de Marseille-Fos souhaite diversifier ses trafics énergétiques. Comment va-t-il procéder ?

J. G. : Les trafics de biocarburants et d’éthanol sont en augmentation dans le port de Marseille-Fos. Entre 2007 et 2008, ils ont été multipliés par 5. Mais attention, on part de quantités extrêmement réduites ! Marseille veut se positionner comme un hub (axe) euro-méditerranéen sur toutes les énergies, dont les produits raffinés et additifs, et entre autres l’éthanol. Le port réalise actuellement des investissements massifs : investissements de l’autorité portuaire sur les quais pour augmenter la capacité de traitement des navires, des opérateurs de la distribution pour augmenter le stockage… La capacité libérée permettra en outre d’importer plus de biocarburants. Le port de Fos ne souffrira donc pas de problèmes de congestion. C’est l’un des messages essentiels qui a été délivré au Brésil. D’autre part, la place portuaire est en train d’accomplir un véritable virage, pour passer d’une activité historique d’importation de brut vers raffineries à une distribution euro-méditerranéenne d’énergie (bioéthanol, produits pétroliers bruts et raffinés…). L’ambition du port est de devenir une base de distribution pour le Brésil ou d’autres pays exportateurs, afin de fournir le marché français et méditerranéen, mais aussi africain. Là est le principal facteur de différenciation avec Rotterdam, qui est à visée européenne, pas méditerranéenne.

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