Logistique
Ferroviaire : le transport d'au moins 2,1 Mt remis en cause
« Un surplus de 82.000 camions par an »
La fermeture de certaines voies capillaires du réseau ferré français remettrait en question le transport de 2,1 Mt de grains, selon un sondage réalisé par Coop de France Métiers du grain (CdF MG), présenté lors d'une conférence de presse organisée à Paris le 3 juillet. « Un train en moins, ce sont 50 camions de plus sur les routes », rappelle CdF MG. Une situation d'autant plus étonnante dans le contexte actuel de débats sur la taxe poids lourds, censée inciter les entreprises à privilégier les transports fluviaux ou ferrés pour véhiculer leurs marchandises. « Ce transfert massif vers la route qui se profile est“ totalement contraire aux objectifs affichés par le gouvernement », a martelé Christian Pees, le président de CdF MG.
Le report vers la route engendrerait 64.000 t de CO 2 de plus, par an, dans l'atmosphère.
« Un surplus de 82.000 camions par an »
Le chiffre de l'étude, réalisée par le syndicat de la coopération, serait un minimum, en raison du caractère volontaire du sondage. Toujours selon CdF MG, « ce flux représente 1.600 trains par an », soit l'équivalent de « 82.000 camions de plus sur la route par an, émettant 64.000 t de dioxyde de carbone (CO2 ) dans l'atmosphère ». Pour le syndicat, c'est le manque d'entretien du réseau, aggravé par le désengagement financier de l'État, qui « a conduit Réseau ferré de France (RFF) à programmer un nombre croissant de fermetures de lignes ». Et visiblement, sans communication. « Les entreprises sont mises devant le fait du prince, souvent sans préavis. Obligation de réorienter les flux, ruptures de charge, perte de certains débouchés, dévalorisation d'investissements… Les conséquences économiques sont lourdes », a insisté Vincent Mag-delaine, directeur de CdF MG ” (cf. page 5). Pour avancer sur la question, la fédération propose de revoir « les standards de sécurité en fonction de la vitesse réelle des trains, qui circulent à 40 km/h. Les économies, proche d'un rapport de 1 à 10, sont considérables », explique le directeur. « Comparé aux États-Unis qui mettent les moyens dans une logistique compétitive, nous sommes à la ramasse. Il faut une vision stratégique de l'État français sur le transport des grains », a pour sa part insisté Christian Pees.