Faute de réglementation, les semenciers avancent de façon volontaire
Des règles claires pour la présence fortuite d'OGM
Le traitement de semences est « parfois la seule alternative pour lutter contre certains bio-agresseurs (carie du blé, fonte des semis, mildiou pour le tournesol…), et permet de limiter la quantité de substance active épandue », a estimé Guillaume Duboin, président de la commission Production de l'Union française des semenciers (UFS), lors d'un point presse le 4 novembre. Il a rappelé que des actions avaient été mises en place pour réduire le risque d'exposition aux poussières, émises lors des semis de semences traitées, via le plan Qualité poussière qui est une démarche volontaire. « La France est le premier pays en termes de nombre de sites certifiés. Elle vise 100 % en 2015, mais on est déjà à 90 % pour le maïs, 85 % en tournesol et 77 % en colza. » Dans le contexte de révision du plan Écophyto, « nous avons demandé que les traitements de semences bénéficient du Certificat d'économie de phytosanitaire », explique Éric Devron, DG de l'UFS. Ce qui validerait l'idée que l'on puisse utiliser le traitement de semence comme moyen de limiter la pression chimique.
Des règles claires pour la présence fortuite d'OGML'UFS a profité de ce point presse pour dénoncer un manque de clarté de la réglementation européenne sur la présence fortuite d'OGM dans les semences convention-” nelles. « Au même titre qu'il existe des seuils de tolérance de conventionnel en agriculture biologique de 5 %, il nous faut un seuil réaliste de traces d'OGM dans les lots conventionnels », défend Régis Fournier, président de l'UFS. « Un seuil doit être fixé, correspondant à l'obtention du 0,9 % d'évènements autorisés dans les productions finales destinées à l'alimentation humaine et animale. Nous proposons 0,4 % pour les semences. Car, sans règle, nous multiplions les contrôles, et il peut y avoir des coûts de rappel et de destruction. »
Nous proposons un seuil de traces d'OGM dans les lots conventionnels de 0,4 %.
À court terme, la principale revendication est la fixation d'une limite technique, avec une harmonisation des méthodes d'échantillonnage et d'analyse en Europe. « De notre côté, nous travaillons sur un référentiel de production, afin de faire certifier par une autorité indépendante la maîtrise du risque de traces d'OGM dans les établissements, souligne le président. Pour l'instant, nous avons avancé sur le maïs, en espérant que ce soit finalisé d'ici un an. Nous devançons la réglementation. »