“Faisons du 60e anniversaire des JTIC un grand événement en 2009”

En préambule de cette interview réalisée la semaine précédant le décès de Michel Deloingce, Jean-Marie Poncey a souhaité adresser un message en sa mémoire.

Jean-Marie Poncey: Je voudrais rendre hommage à Michel Deloingce qui vient de nous quitter. J’ai eu l’occasion de le côtoyer dans son rôle de chef d’entreprise et de président de l’ANMF, et j’ai pu apprécier sa clairvoyance, son implication et l’énergie qu’il dépensait sans compter dans ses missions, en particulier lors du changement de tutelle de l’Ensmic. La profession a perdu un grand homme.Tout le conseil de l’Aemic se joint à moi pour présenter nos sincères condoléances à sa famille dans ces moments de grande tristesse.

La Dépêche - Le Petit Meunier : Le marché des céréales a fortement évolué en un an. Comment analysez-vous la conjoncture pour cette 59 ^e édition?

Jean-Marie Poncey: Le contexte des JTIC 2008 est en effet bien différent de celui de l’an dernier avec des prix bas, mais aussi une crise financière qui entame sérieusement la confiance des investisseurs. Le climat est assez malsain.Quant à la conjoncture économique de notre secteur des industries céréalières proprement dite, le plus important n’est pas de savoir si les prix du blé sont en hausse ou en baisse. Ce qui compte avant tout, c’est la volatilité. Et elle est plus présente que jamais. Dans un climat aussi incertain, il est précieux de pouvoir se retrouver dans un cadre protégé, traditionnel. Cette année, nous avons eu la chance de sélectionner les thèmes de nos conférences parmi un très large choix. Ce qui nous a permis de jongler, au cours de ces deux journées, entre des sujets ardus et d’autres plus légers. Je pense que nous allons connaître pour l’édition 2008 un record de fréquentation et dépasser les 1200 participants sur deux jours.

LD-LPM: Quels seront les moments forts de ces JTIC?

J-M P: Les deux journées seront pleinement remplies.Mais j’attend beaucoup de l’après midi de vendredi consacrée à la production, la consommation et les perspectives mondiales autour du blé, présidée par Baudouin Delforge, le président du Syndicat de la bourse du commerce. Des sujets déterminants pour nos marchés et donc pour nos activités.

La conférence sur le nettoyage et la protection des blés post-récolte de jeudi matin devrait intéresser nombre de professionnels, compte tenu des problèmes liés aux mycotoxines.

L’après-midi, le thème “contrats et législation” saura également trouver son public, notamment parce que la volatilité a métamorphosé le marché des matières premières agricoles. Aussi, bien connaître le droit et savoir comment l’utiliser devient une réelle nécessité pour la filière du commerce des grains, d’où le choix de ce sujet. Et, comme chaque année, un bilan de la qualité des blés et des nouvelles variétés sera effectué en partenariat avecArvalis-Institut du végétal, ainsi que les perspectives du marché pour la campagne 2008/2009 avec l’Onigc.Au final, il y en aura pour tout le monde, de l’organisme stockeur jusqu’au boulanger, en passant par les courtiers et négociants, sans oublier les meuniers.

Quelques nouveautés accompagnent ces JTIC. L’Aemic (Association des anciens élèves des écoles des métiers des industries céréalières) récompensera l’exposant le plus fidèle, le stand le plus original et celui qui aura su être le plus accueillant. De son côté, l’ANMF attribuera un prix au meilleur poster scientifique. Et, bien entendu, il ne faut pas oublier le Forum emploi qui, comme chaque année, se propose de favoriser les rencontres entre jeunes diplômés ou chercheurs d’emploi de la filière agroalimentaire et tout recruteur potentiel dans un cadre protégé et discret.

LD-LPM: Vous êtes-vous fixé des objectifs particuliers pour ces JTIC 2008?

J-M P: Nous souhaitons communiquer davantage vers le grand public. Pour cela, l’Aemic a fait un très gros travail à l’égard des médias, et notamment auprès de la presse généraliste. Car il faut savoir faire… mais aussi faire savoir! Un point presse a été aménagé, les journalistes pourront y retirer les dossiers de presse des entreprises présentes.

LD-LPM: L’an prochain, les JTIC se dérouleront en Champagne-Ardenne, dans la ville de Reims. Pourquoi ce changement de lieu?

J-M P: Pour la 60 ^e édition des JTIC, le conseil d’administration de l’Aemic a pris la décision de bousculer les choses pour organiser une grande fête. C’est la ville de Reims qui nous a contactés et notre choix s’est fait naturellement de par sa proximité avec Paris. La cité des sacres est à moins d’une heure de TGV. De plus, la ville possède un Palais des congrès avec des infrastructures importantes en termes d’accueil. Pour faire les choses en grand, il nous fallait davantage de surface, et donc sortir de la capitale.

Nous aimerions faire de cet anniversaire un événement. La question est de savoir comment faire évoluer le format des JTIC. Tout d’abord l’espace alloué au salon des exposants sera beaucoup plus vaste qu’au Novotel-Bagnolet, qui s’avère chaque année de plus en plus étroit, et ce malgré sa récente rénovation. Nous aimerions organiser une animation particulière pour la soirée. Et pourquoi pas en imaginer d’autres pendant les deux journées, sur les stands par exemple? Les exposants ont encore douze mois pour y réfléchir. Sur le fond, comme sur la forme, l’Aemic reste en tout cas ouverte à toute proposition.