Agromatériaux
Faire front commun
« Grâce au Grenelle de l’environnement, si on arrive à prouver que nos produits pour la construction n’ont pas d’impact sur la santé, un boulevard s’ouvre devant nous », s’est félicité Sylvestre Bertucelli, directeur d’Interchanvre (interprofession de la filière chanvre) lors du congrès de l’association Construire en chanvre (CenC) le 11 juin à Sens. En attendant, la production de chanvre marque le pas. Avec 8.000 ha en 2010, les surfaces ont reculé d’un tiers en un an en raison de l’effondrement du marché du papier. Des usines de transformation pour la construction (isolants, enduits, béton, briques…) voient le jour. Les coopératives Euralis et Cavac, notamment, ont récemment investi dans des unités de production. « Mais ça ne se développe pas aussi vite qu’on le voudrait », déplore le président d’Interchanvre Bertrand Patenôtre.
Une seule voix, CenC, milite pour une plateforme commune aux filières agromatériaux pour mener des opérations de communication, lobbying et R&D. Mais entre la filière lin déjà structurée (Cipalin), celles du chanvre en réorganisation, et de la paille qui commence à se mettre en place (Réseau français de la construction en paille), il est tôt pour trouver des synergies. Une telle structure permettrait de défendre les intérêts de ces petites filières, alors que se rédigent les décrets d’application du Grenelle, notamment sur les normes en bâtiment. « Il faut que les filières agromatériaux parlent d’une seule et même voix pour mettre en confiance aussi bien les pouvoirs publics que les professionnels du bâtiment », confirme Nathalie Poulet, chef du projet développement durable et innovation dans la construction au ministère de l’Environnement.