Exportations de blé, d'orges et de maïs corrigées à la hausse par FranceAgriMer

« Une fin de campagne asiatique. » C'est ainsi qu'Olivia Le Lamer, chef de l'unité Grandes cultures, a qualifié cette période qui s'ouvre et qui pourrait voir les exportations de blé tendre progresser au delà des précédentes estimations de FranceAgriMer d'ici la fin juillet. Au terme de la réunion mensuelle du comité spécialisé Céréales, le 8 avril, les exportations de blé tendre vers pays tiers ont été revues à la hausse à 10,6 Mt pour la campagne 2014/2015 par France portant le volume d'export total à 18,255 Mt. En orges également, la demande asiatique a permis de tirer les volumes vers les pays tiers, estimés à 3,1 Mt pour 2014/2015. Enfin, le maïs a vu ses ventes à l'export progresser à 7,085 Mt.
L'Asie dope les achats de blé et monopolise le marché des orges
FranceAgriMer a corrigé à la hausse le volume d'exportations de blé tendre sur 2014/2015, mais ce chiffre de 10,6 Mt mérite quelques précisions. « Nous aurions pu maintenir les chiffres du mois dernier, mais il n'y avait pas d'unanimité au sein du conseil, et certains opérateurs parient sur un niveau plus élevé. Le débouché asiatique est là et peut se renforcer. Il s'agit surtout de marquer ce potentiel de hausse qui existe », explique Olivia Le Lamer. Une situation qui permet au tonnage de blé exporté vers pays tiers de reculer de seulement 10 % par rapport à l'an passé. Finalement, au 1er avril, l'Algérie et le Maroc n'ont acheté que la moitié des tonnages observés l'an passé à la même époque, respectivement à 2,1 Mt et 1,4 Mt. L'Afrique subsaharienne a aussi vu ses volumes diminuer de 2,3 Mt l'an passé à 1,8 Mt. La surprise est donc venue de l'Égypte, avec 1,9 Mt contre 0,7 Mt, et de l'Asie, avec notamment 400.000 t vers la Thaïlande ou 200.000 t vers le Bengladesh.
Mais c'est surtout pour l'orge française que l'Asie s'est montrée la plus gourmande, et plus particulièrement la Chine. Sur les 2,4 Mt exportées depuis les ports français (au 7 avril), 1,8 Mt sont parties vers le géant asiatique. Si les débouchés marocain et algérien n'ont pas trop évolué par rapport à l'an passé, l'Arabie saoudite a divisé par 7 ses importations cette année (au 1er avril), passant de 0,7 Mt à 0,1 Mt. Notons que pour la première fois, l'estimation 2014/2015 des ventes d'orges françaises vers les pays tiers (3,1 Mt) dépasse celle des volumes expédiés au sein de l'UE (2,995 Mt).
En maïs enfin, l'export vers l'UE été revu à la hausse de 200.000 t, portant le total des expéditions à 7,085 Mt pour 2014/2015.
Quid du marché 2015/2016 ?
Pas facile de faire des pronostics sur la prochaine campagne. En maïs, « certains experts parient sur une hausse des cours, mais il est encore tôt pour se prononcer », estime Rémi Haquin, président du conseil spécialisé Céréales de FranceAgriMer. En blé, les incertitudes sont grandes. Quel sera l'impact réel de la sécheresse aux États-Unis ? Quant à la Russie, il est difficile de savoir ce que deviendront les taxes à l'export. Une extension serait « plus probable » qu'une suppression, selon son vice-premier ministre. Mais « les exportateurs sont pour une levée rapide de la taxe », note Olivia Le Lamer.