Dossier
Export céréalier : le 2nd semestre dope le bilan de campagne
La faiblesse du disponible exportable de la mer Noire, Ukraine en tête, a conduit à une frénésie à l’exportation de cette origine en début de campagne céréalière. Bien moins présente sur les six premiers mois de 2013, elle a ouvert des opportunités, principalement en orge et en maïs, aux céréales françaises sur pays tiers, avec des destinations surprise. Nos ventes sur l’UE se sont moins bien comportées en blé tendre et maïs.
La campagne céréalière française 2012/2013 aura été caractérisée par des exportations pays tiers plus importantes qu’en 2011/2012 en ce qui concerne le blé tendre, le maïs et les orges, et de moindres ventes vers l’UE pour le maïs et le blé tendre. En revanche, la tendance est inversée pour le blé dur.
Une campagne inégale
En ce qui concerne le blé tendre, la France exporterait en tout 7,055 Mt vers l’UE contre 6,835 Mt en 2011/2012, mais 10,1 Mt vers les pays tiers contre 8,518 Mt la campagne précédente, selon les estimations de juin de FranceAgriMer. La campagne s’est déroulée de façon inégale. Les six premiers mois ont été assez mauvais, avec moins de 5 Mt expédiées vers les pays tiers. Cela s’explique par la forte présence des origines mer Noire sur la scène internationale à cette période, les exportateurs craignant que les gouvernements russe ou ukrainien ne mettent en place de nouvelles restrictions aux exportations. Les ventes aux pays tiers se sont accélérées sur la période de décembre à mars, avec plus de 1 Mt par mois, suite à de fortes demandes de nos clients habituels, le Maroc et l’Algérie. Elles sont meilleures que l’an passé, avec des achats conjoncturels de l’égypte et du Yémen. Les mois d’avril et de mai ont également été satisfaisants avec, respectivement, 800.000 t et 830.000 t embarquées vers les pays tiers. Le rythme du mois de juin devrait s’afficher en chute, les disponibilités en régions étant limitées et les silos portuaires quasi vides.
Sur l’UE, nos principaux clients restent la Belgique, la Hollande, l’Italie et l’Espagne, mais les volumes vers le Royaume-Uni et l’Irlande se sont nettement appréciés du fait des mauvaises récoltes dont ont souffert ces deux pays. En revanche, les ventes ont été moindres sur le Benelux en raison de la concurrence des pays tiers, des pays baltes et de la Pologne.
En maïs, les expéditions vers pays tiers ont augmenté suite à des achats exceptionnels du Japon et de la Corée du Sud. FranceAgriMer table sur des ventes totales vers l’UE de 5,645 Mt, contre 6,296 Mt en 2011/2012.
En orges, les ventes vers l’UE s’afficheraient à 3,92 Mt contre 3,496 Mt en 2011/2012, nos clients principaux restant la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Italie. Celles vers les pays tiers se seraient nettement appréciées à 1,8 Mt contre 789.000 t la campagne précédente, notamment du fait d’un plus grand intérêt de l’Arabie saoudite, la Tunisie, la Turquie et la Syrie. D’autres part, les origines hexagonales ont bénéficié de marchandises argentines moins attractives en termes de qualité, et de moindres disponibilités ukrainiennes.
En blé dur, les chiffres seraient de 950.000 t vers l’UE et 600.000 t vers les pays tiers, contre respectivement 698.000 t et 860.000 t en 2011/2012.