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Logistique
Europorte: « Nous avons fait des propositions pour répondre à la problématique de l'entretien des lignes secondaires »

La Dépêche - Le Petit Meunier : Que représente le secteur céréalier pour Euro-porte ?

Jacques Gounon : Le modèle d'exploitation d'Europorte est inspiré d'Eurotunnel, avec une logique de navette. Aller chercher des grains dans un silo pour les acheminer vers un port d'exportation, par exemple, répond parfaitement à ce schéma. Le secteur céréalier au sens large est le premier client de notre filiale fret, représentant environ 30 % de son CA. À 127 M€ sur le premier trimestre, il a progressé de 10 % par rapport à la même période de 2013 (238,5 M€ de CA sur l'ensemble de l'année 2013 NDLR). Pour soutenir cette croissance, nous avons d'ailleurs acquis du nouveau matériel roulant, dont 16 locomotives électriques, ou encore de nouveaux wagons, permettant de gagner 100 t de charge utile supplémentaires sur un train complet.

LD-LPM : Les opérateurs de nos filières s'alarment de l'accélération de l'abandon des lignes ferroviaires secondaires. Partagez-vous leurs inquiétudes ?

J. G. : Tout à fait. RFF assure ne pas avoir les moyens d'entretenir le réseau capillaire, d'où ces risques d'abandons qui sont synonymes pour les céréaliers de report sur la route. Une aberration financière et écologique ! Les équipes de RFF se basent sur des références d'entretien aussi élevées pour une ligne de TGV que pour une voie sur laquelle ne circule qu'un train par jour. D'où ce coup élevé. Par ailleurs, RFF est contraint de passer par les services de SNCF Infra, à qui elle verse 4,5 Md€ par an.

Europorte a pris en charge la maintenance et l'entretien du réseau sur plusieurs zones portuaires et prouvé que cela fonctionnait. Nous avons remporté tous les appels d'offres sur lesquels nous nous sommes positionnés, à la faveur notamment de notre large gamme de compétences, allant jusqu'à la gestion, et notre flexibilité.

Abandonner le réseau capillaire serait se tirer une balle dans le pied pour la compétitivité des céréaliers à l'export

” Nous avons fait des propositions au gouvernement, restées sans réponse, pour que la responsabilité de l'entretien des lignes puisse être transférée à d'autres acteurs, comme les régions. Nous lui suggérons aussi d'autoriser RFF à signer des contrats avec des prestataires privés. Nous ne sentons pas de réelle volonté d'avancer.

Si le réseau capillaire se trouve abandonné pour de fausses justifications, nous allons encore nous tirer une balle dans le pied et compromettre la compétitivité des céréaliers français à l'exportation.

LD-LPM : La réforme ferroviaire pourrait éroder votre compétitivité. Pouvez-vous nous en dire plus ?

J. G. : L'opérateur public historique, la SNCF, souffre depuis très longtemps de trois handicaps majeurs : l'âge du départ à la retraite, à 52 ans, contre 65 pour le régime national pratiqué chez Europorte, l'empilement de niveaux hiérarchiques, pesant sur le coût du travail, et 66 jours de week-end par an, contre 52 pour la plupart des Français, dont nos employés. Il est question de nous soumettre au même régime. Cela ferait l'objet d'un décret vivement contesté par les opérateurs privés. Une telle décision affecterait la compétitivité du fret ferroviaire par rapport à la route. Sans compter sur la concurrence européenne… Changer les règles du jeu serait tout simplement déloyal.

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