Euronext prêt à faire évoluer son offre sur le contrat Blé
Que répondez-vous aux opérateurs concernant le manque de convergence du contrat Blé d'Euronext et du physique ?
Olivier Raevel, directeur Matières premières d'Euronext : Le problème d'alignement s'explique en grande partie par le profil atypique de cette récolte de blé 2014. Rappelons que le contrat actuel est le fruit d'une réflexion de la filière. Il s'agit d'ailleurs du numéro 2. Le premier présentait des critères qualitatifs plus précis, de mémoire 220 d'Hagberg et 10,5 de protéine, mais n'a pas reçu l'adhésion des opérateurs. Quand nous avons appris les conditions d'acceptation, heureusement identiques, des lots des silos de So-comac et de Sénalia, publiées le 6 août, le moment semblait bien choisi pour réintroduire des caractéristiques dans le contrat Blé de meunerie. Mais la réglementation l'interdit pour des positions ouvertes. Pour autant, implicitement, la livraison dans le cadre d'un contrat Euronext porterait sur un lot à 10,5 % de protéine minimum et d'au moins 170 secondes de temps de chute d'Hagberg.
Quelles solutions concrètes êtes-vous en mesure de proposer ?
O.R. : Dès le mois prochain, à l'issue de la consultation de la filière céréalière, nous souhaitons proposer la réintroduction de ces mêmes critères dans les spécifications propres du contrat, à partir de l'échéance qui suivrait mai 2017.
Que pensez-vous de la création d'un nouveau contrat à terme ?
O.R. : Cette solution permettrait de gagner du temps. Nous ne l'écartons pas. Si nous nous engagions dans cette direction, nous fixerions des critères qualitatifs plus restrictifs. Une qualité que l'on pourrait qualifier de chargeable, exportable et au moins de qualité meunière supérieure. Ce serait au-delà du 76/15/4/2/2, 170 d'Hagberg et 10,5 de protéine. On se situerait plutôt sur du 78 de PS, 220 mini d'Hagberg et 11 mini de protéines. Mais tout ça est encore très hypothétique. Si nous créons un nouveau contrat cette année et que, l'an prochain, la récolte est conforme au profil classique, que deviendrait ce nouveau contrat ? Et la force du contrat actuel est d'avoir réussi à concentrer sur une référence, généralement admise, la liquidité de l'ensemble du marché. Introduire des qualités différentes pourrait affecter la liquidité et la profondeur dans chacune des références.