Euronext prépare l'après quotas laitiers
A six mois de la fin de la politique des quotas laitiers, Euronext annonce le lancement du complexe de dérivés en produits laitiers.

A six mois de la fin de la politique des quotas laitiers, Euronext annonce le lancement du complexe de dérivés en produits laitiers. Les contrats à terme et options concerneront la poudre de lait écrémée, le beurre et la poudre de lactosérum. Une nouvelle attendue par le marché à l'approche d'une plus grande libéralisation de la production et des échanges de produits laitiers sur le territoire de l'UE, leader mondial de la production de lait et deuxième exportateur de produits laitiers. Euronext semble avoir tenu compte des limites du précédent contrat à terme de poudre de lait lancé en 2010 et arrêté depuis, ainsi que de la concurrence pour la définition des caractéristiques de ces nouveaux contrats.
Trois zones de Livraison prévues
L'ensemble des caractéristiques ne sont pas encore communiquées par Euronext, mais quelques éléments sont dores et déjà validés. Concernant les critères techniques, les contrats concernent des produits destinés à l'alimentation humaine et « respecteront les normes européennes », explique Nicholas Kennedy d'Euronext. D'autre part, si les volumes exacts sur lesquels portent les contrats restent pour l'instant confidentiels, une certitude se dégage, chaque contrat (pour les 3 produits) portera sur une quantité inférieure à 24 t, comme c'était le cas de l'ancien contrat de poudre de lait d'Euronext. Un élément important puisqu'il écartait, de fait, certains opérateurs, trop petits pour s'engager sur un tel volume, notamment les producteurs.
Par ailleurs, trois points de livraison sont prévus. « Il s'agira des zones d'Anvers, Rotterdam et Hambourg dans un rayon de 150 km », détaille-t-il. Un élément de différenciation avec le contrat à terme mis en place par Eurex en 2010 qui ne permet à ses utilisateurs d'aller jusqu'à la livraison du produit.
De nouveaux outils de gestion de marché
Si certains opérateurs laitiers français regardent ces outils du coin de l'œil pour l'instant, l'évolution de la politique européenne sur le secteur du lait pourrait les faire réfléchir dans les mois à venir. Une situation qu'a connu la filière du commerce des grains lors du lancement des contrats à terme de céréales, qui n'ont pris leur envol que lorsque la volatilité s'est invitée sur leurs marchés physiques respectifs. « Le 31 mars prochain, les quotas laitiers n'auront plus court. Le marché libre s'accompagnera d'un besoin d'outils de gestion des prix de la part de ses opérateurs européens », assure Nicholas Kennedy.