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Enlisement de la crise… et des marchés

BLÉ TENDRE : opérateurs désorientés, activité réduite au minimum

Les cours se sont de nouveau lourdement repliés dans le contexte de crise économique. Les marchés à termes mènent comme d’habitude la danse. Les opérateurs anticipent une baisse de la consommation, et donc de la demande en céréales. Cela accentue la tendance au repli. Notons cependant que la baisse des taux directeurs des banques centrales pourrait calmer le jeu. L’activité est réduite au minimum sur l’intérieur comme l’intracommunautaire. L’ambiance sur le marché est à la fois morose et nerveuse avec des opérateurs déboussolés. Les acheteurs, suffisament couverts sur le moyen terme, font preuve d’attentisme, espérant profiter de prix encore plus bas. De leur côté, les vendeurs font le dos rond. Sur le marché international, les exportateurs français espéraient faire partie des fournisseurs retenus par l’Egypte dans le cadre de l’appel d’offres portant sur 110.000 t. Mais c’est une nouvelle fois les origines russe et américaine qui ont été retenues. Les blés français se situaient à environ 15 $/t au dessus de leurs concurrents.

BLÉ DUR : cours en retrait

Le marché est toujours très étroit. A noter, quelques petites expéditions vers l’Italie. L’OniGC a à ce sujet revu ses prévisions de ventes à l’UE en hausse de 50.000 t à 650.000 t. Les exportations sur pays tiers sont abaissées de 150.000 t à 500.000 t. Le stock de report, à 2,32 Mt, serait le plus important de ces 5 dernières années. Les cours révisent à la baisse dans l’ambiance générale pesante. Pour indication, 10.000 t de blés de très haute qualité se seraient vendues en Fob Séville.

ORGE DE MOUTURE : recul marqué

Les cours se sont nettement repliés, à l’instar des autres céréales fourragères. Les incertitudes liées à la crise financière rendent le marché attentiste. Les échanges sont très limités.

ORGE DE BRASSERIE : petits échanges

De petites affaires se traitent régulièrement sur des prix en recul en récolte 2009. La 2008 reste difficile à vendre.

MAÏS : compétitif vis-à-vis du blé

Le marché, fortement baissier, s’anime de quelques ventes, les fabs préférant le maïs au blé, moins compétitif. Les industriels des pays de Loire se couvrent notamment sur les longueurs. A noter aussi l’intérêt des Espagnols. La dégringolade des prix refroidit cependant les vendeurs. Les coopératives commenceraient à être en contre-marge par rapport au prix d’acompte.

FRETS : peu de changements

En fret fluvial, les cours se réajustent. Seul l’approvisionnement des places portuaires génère de l’activité. Les retards se résorbent. Sur l’intracommunautaire, c’est toujours le calme plat.

OniGC : les exportations de blé tendre sur pays tiers revues à la hausse

Le conseil spécialisé céréales de l’OniGC se déroule à l’heure où nous mettons sous presse. Voici les principales modifications apportées par l’office à ses bilans prévisionnels de septembre. La collecte de blé tendre se situerait à 33,24 Mt. Les utilisations des Fabs sont abaissées de 400.000 t à 5,6 Mt. Les exportations vers les pays tiers sont révisées en hausse de 500.000 t à 8,5 Mt. A noter, le recul de 210.000 t des ventes à l’UE (7,3 Mt). Le stock de report, à son plus haut depuis 2004/2005, a peu évolué à 3,96 Mt.

La collecte d’orge est maintenue à 9,7 Mt, de même que les utilisations par les fabs à 1,6 Mt. Les exportations vers les pays tiers sont maintenues à 1,65 Mt. Les ventes intracommunautaires sont réduites de 90.000 t à 3,26 Mt et le stock final s’alourdit de 100.000 t à 1,86 Mt.

Léger ajustement à la hausse de la collecte de maïs à 12,4 Mt. Avec 3,3 Mt, les utilisations de la nutrition animale progressent de 300.000 t compensant en partie le recul des incorporations de blé. Les perspectives de vente à l’UE sont rehaussées de 100.000 t à 5,24 Mt. Un courant de 300.000 t vers les pays tiers se confirme. Le stock de report est abaissé de 380.000 t à 2,18 Mt, chiffre proche de la fin de 2007/2008.

TOURTEAUX : sans intérêt acheteur

Comme de nombreuses matières premières agricoles, les prix des tourteaux ont reculé dans le sillage des graines oléagineuses. Toutefois, en soja, la reprise du dollar a contrebalancé la baisse si bien que les céréales sont nettement plus compétitives dans les formules des Fabs. Ainsi, l’activité est très réduite. Les tourteaux de colza génèrent quelques affaires de leur côté. Aucune affaire n’est rapportée en tournesol.

PROTÉAGINEUX : rien de neuf

Les pois poursuivent leur repli en sympathie avec la tendance baissière générale sur les marchés des matières premières. L’activité est une nouvelle fois inexistant. Les opérateurs attendent des mouvements en pois jaune pour réaliser des affaires. Concernant la récolte, les disponibilités baisseraient de 100.000 t cette année selon l’Unip.

Le marché des féveroles est toujours éteint , les acheteurs étant encore couverts.

ISSUES DE MEUNERIE : statut quo

Les cours sont reconduits dans un marché caractérisé par son inactivité quasi-totale. L’offre et la demande sont absentes. Des besoins de dégagement sur le disponible sont rapportés à Marseille.

DÉSHYDRATÉS : grand calme

Les prix des luzernes sont stables. La demande et l’offre sont limitées. L’ancienne campagne en pulpes n’est plus côtée même si des lots peuvent encore subsister. Les prix se replient. Quelques achats ponctuels sont constatés.

CO-PRODUITS : des affaires en produits laitiers

En poudre de lait, l’activité en disponible est très réduite mais on constate quelques volumes échangés au niveau de la cotation, en net recul cette semaine. Idem en lactosérum qui présente un marché en retrait et peu actif. Le marché des PSC est calme. Les cours s’effritent en raison des perturbations de la crise financière. Pas de changements sur le marché des pailles et fourrages. La demande n’est pas très présente car le bétail est encore dans les prés.

PRODUITS DIVERS: fermeté des cours des farines de poisson

Le marché de la graineterie présente des cotations inchangées, en raison des bouleversements intenses sur les marchés. L’activité se réajuste en fonction de l’actualité. Les cours sont reconduits en graines fourragères. Le marché s’est mis sur la réserve à l’approche de la réunion annuelle de l’Esa à Bruxelles le 13 octobre. L’évolution des devises explique la fermeté des cours des farines de poisson. Les pêches demeurent très faibles pour l’ensemble des origines. Les récoltes des légumes secs se terminent en Amérique du Nord. Les qualités seraient globalement satisfaisantes. Les prix poursuivent leur baisse, le marché restant inactif.

OLÉAGINEUX : baisse générale sur fond de crise

Les cours du colza ont poursuivi leur fort recul dans le sillage du pétrole et du soja américain affectés par la crise financière. Celle-ci s’est étendue à l’Europe et les craintes de récession se multiplient. Les investisseurs ont déserté les marchés, redoutant une baisse de la demande sur les matières premières et l’énergie. Les ventes US hebdomadaires décevantes en soja, une production de canola largement revue à la hausse au Canada à 10,87 Mt, tout comme celle du colza en Europe, ont renforcé la tendance baissière. Un petit rebond a tout de même été observé mardi sous l’influence d’un léger redressement du pétrole, qui n’a pas duré. Les échanges ont une nouvelle fois été très réduits sur un marché physique miné par la crise.

Le tournesol suit la tendance baissière générale, dans un volume d’affaires limité. L’arrivée de la nouvelle récolte, imminente pour les graines ukrainiennes, et la baisse des huiles à l’international ont aggravé le recul.

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