Aller au contenu principal

Transports
Logistique des grains : « En train ou en péniche, il faut pouvoir charger et décharger »

Jean-François Lepy, administrateur d’Intercéréales (collège Collecte-Commercialisation) dresse un état des lieux de la logistique du commerce des grains en France.

Jean-François Lepy, administrateur d’Intercéréales (collège Collecte-Commercialisation)
© Philippe Jacob

La Dépêche-Le Petit Meunier : Quel bilan pouvez vous présenter deux ans après la parution du plan de transformation de la filière Céréales sur le plan de la logistique ?

Jean-François Lepy : Nous avons mené des actions auprès des pouvoirs publics. Il y a encore du travail à faire mais il y a une prise de conscience que le réseau ferré secondaire et ses lignes capillaires représentent des enjeux de territoires. Le rapport gouvernemental sur l’ensemble de la logistique était intéressant.
Côté fluvial, une interprofession est en train de se créer. Par ailleurs, VNF porte le projet « multirégion », qui vise à mettre en place un maillon fort avec l’aide des chargeurs et des pouvoirs publics. L’objectif est double : mettre en service des péniches modulaires pour s’insérer dans une série de canaux plus ou moins larges, et redynamiser une profession pour avoir une flotte de navires compétitifs. L’exploitation reposerait sur des bateliers salariés, et plus sur des familles exploitantes. ​Enfin, nous bénéficierons d’une étude en cours à FranceAgriMer sur le coût de transport des céréales, finalisée d’ici juin. Pour autant, on ne peut lutter contre les fondamentaux que sont la pénurie de chauffeurs routiers et des cours pétroliers plutôt à la hausse (si l’on met de côté l’événement coronavirus), qui renchérissent le coût du transport.

 

LD-LPM : La France fait-elle figure de mauvaise élève concernant l’usage du transport fluvial et ferroviaire par rapport à ses voisins ?

J.-F. L. : Faire circuler un train ou une péniche est une chose, mais il faut pouvoir charger et décharger la marchandise. La vraie question est l’accès au réseau. En face, le camion permet une très grande flexibilité. Une péniche et encore davantage avec un train nécessitent un minimum d’anticipation et de programmation. De son côté, le fluvial reste le transport le plus compétitif et de loin. Mais encore faut-il que le réseau permette cette circulation, et que le niveau d’eau sur chaque segment soit adéquat, ni trop haut, ni trop bas. Aujourd’hui tout l’axe nord-est de la France, Moselle/Rhin, est dépendant du niveau des rivières.
Concernant le transport ferroviaire, les trains roulent d’abord pour les voyageurs. Par ailleurs, les silos ne sont pas situés au milieu des villes, mais en campagne, et une partie du réseau qui pourrait répondre à certaines demandes a été abandonnée dans de nombreux cas.
 

LD-LPM : Peut-on encore gagner des points de compétitivité au niveau de la logistique portuaire qui est déjà un point fort pour la France ?

J.-F. L. : Notre coût de fobing est l’un des moins cher du monde. Peut-on encore gagner quelque chose ? Je n’en suis pas sûr. Ce n’est pas là qu’on trouvera le plus de gains de productivité demain. Pour autant, les opérateurs portuaires font encore des efforts pour moderniser leurs outils.

 

 

 

Les plus lus

Illustration de Donald Trump et Xi Jinping s’affrontant dans un bras de fer, symbolisant la rivalité commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Taxes douanières : Donald Trump est-il en train de pousser les acheteurs chinois vers l’orge française ?

Lors du colloque du 3 avril sur les orges brassicoles à Orléans, Alexis Garnot, trader chez Soufflet Négoce, a alerté sur les…

Illustration d’un port de commerce avec des grues, un navire cargo et un tas de blé symbolisant les exportations céréalières françaises vers l’étranger
Taxes douanières de Donald Trump : FranceAgriMer confirme le manque de visibilité sur le prix des céréales

FranceAgriMer a présenté le 16 avril la situation des marchés céréaliers au niveau mondial, européen et français pour le mois…

Damien Cariou fondateur et CEO de Syndev téléphone à la main dans un champ
Agriculture régénérative : Comment gérer la donnée au sein d'une filière ?

Les filières engagées dans l’agriculture régénérative et/ou bas carbone font face à des besoins croissants dans la gestion des…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : activité calme malgré le recul des prix de l’azote

L’activité du marché des produits azotés reste modérée durant avril, période de réapprovisionnement. 

Paysage en mai, diversité culturale, bocage, haies, colza en fleurs, orge.
Céréales et oléoprotéagineux bio : marché au ralenti dans l’attente de la nouvelle récolte

Début mai et ses ponts successifs mettent les transactions de matières premières bio en pause, avec néanmoins quelques…

Marché des céréales du 18 avril 2025 - L’Algérie et la Tunisie de retour aux achats en blé soutiennent les prix français

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 16 et le 17 avril 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne