Marchés
En France, les grains empruntent largement la voie fluvio-maritime
« L’absence de rupture de charge, que présente le transport fluvio-maritime, permet de garantir une traçabilité parfaite des produits, depuis l’expéditeur jusqu’au client final », a rappelé VNF, à l’occasion du River Dating 2013, qu’elle a cette année organisé les 27 et 28 novembre à Lyon. L’absence de manutention évite, de plus, la détérioration de la marchandise (casse du grain) et les pertes. Si ce mode de navigation possède d’importantes contraintes techniques et de coûts, il « permet de réduire considérablement les émissions de CO2 : 2.000 t transportées par fluvio-maritime, c’est l’équivalent de 80 camions en moins sur la route », remarque VNF. Ce qui fait dire à René Tyl, membre de l’Afcan (Association française des capitaines de navires), dans un rapport dédié, que « le transport fluvio-maritime, dont les avantages en termes de développement durable sont essentiels, devrait devenir un mode de transport à part entière, ayant vocation à occuper une place significative des transports modaux en France ».
Un trafic concentré
Le fluvio-maritime n’existe que dans des zones où le gabarit de navigation fluviale permet l’accès des bateaux à fort tirant d’eau et d’air. En France, il se concentre principalement dans deux bassins : le Rhône de Fos à Chalon-sur-Saône, et la Seine de Rouen à Montereau. Ces dernières années, on observe une montée en puissance du trafic fluvio-maritime sur le Rhône, avec les produits agricoles en tête (cf. tableau).
Des surcoûts importants
« Si le coût de construction des navires fluvio-maritimes est plus élevé (de part leurs spécificités techniques), les coûts d’exploitation, par rapport à une unité fluviale de taille équivalente (soit 2.000 à 2.300 t), le sont aussi », souligne VNF. L’équipage nécessite 6 hommes « inscrits maritimes » au minimum, plus la présence « non obligatoire mais nécessaire » d’un pilote de rivière, « dont le coût peut atteindre 6.000 € entre Rouen et l’Ile-de-France », note VNF.