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Marchés
En blé, « le potentiel est encore là »

Malgré un climat extrême observé dans de nombreux pays d’Europe, la production de céréales s’annonce tout de même quantitative. Alors que l’année 2013 a été la plus froide après 1987 et la plus pluvieuse depuis 1959, les perspectives de récolte ne sont pas entamées pour le moment au niveau des productions hexagonales, selon le conseil spécialisé Céréales de FranceAgriMer. « On est en moyenne à quatorze jours de retard sur les cultures de blé, mais les trois semaines qui viennent seront décisives », a estimé Rémi Haquin, qui préside le conseil Céréales, lors d’une conférence de presse le 12 juin à Paris. « Le plus redoutable serait de très fortes chaleurs avant la maturité complète des grains, mais si on reste avec des journées pas très chaudes et légèrement couvertes, le potentiel est encore là ». Et de rappeler que, « si 1984, année donnée pour la plus froide depuis 1959, fut une année tardive sans aucune moisson au 15 août, c’est aussi la première fois qu’on a pu atteindre les 100 quintaux à l’hectare dans nos régions ».

Il est encore un peu tôt pour émettre des pronostics quant aux quantités, et encore plus sur la qualité de la récolte à venir, selon FranceAgriMer (Fam). Seule quasi certitude, la récolte mondiale de grains sera imposante comme l’ont prévu l’USDA et le CIC, ce dernier se montrant un peu moins optimiste tablant sur une récolte de blé à 682 Mt et de maïs à 945 Mt. Aux États-Unis, la récolte de blé HRW (qualité moyenne) serait en forte baisse selon le CIC, à 20 Mt, tandis que les perspectives en SRW (basse qualité) progresseraient à 14 Mt contre 11,4 Mt en 2012. Du côté de la mer Noire, la situation climatique s’est nettement améliorée et la Russie et l’Ukraine pourraient engranger de belles récoltes. Selon le dernier rapport USDA, les productions ukrainienne et russe s’afficheraient respec­tivement à 19,5 Mt et 54 Mt pour 2013, laissant présager de gros volumes pour l’exportation. « L’enjeu pour la prochaine campagne, ce sera la mer Noire », estime Olivia Lelamer, chef de l'unité Grandes cultures de Fam. « Odessa remplacera Chicago pour la prochaine campagne », prévoyait également un opérateur croisé à la bourse de Paris le même jour. Le retour de la mer Noire est donc attendu. Et si les exportations françaises se sont bien portées cette année (18,2 Mt au 12 juin), « 2013/2014 sera plus difficile » estime Rémi Haquin. « Une Russie avec un potentiel d’export de 15 Mt, ça change la donne », a-t-il ajouté.

Peu d’impact des pluies en blé
En Europe centrale, les inondations ont touché de nombreuses parcelles. En Allemagne, ce sont surtout les régions de production de blé de bonne qualité qui ont été concernées, a précisé Rémi Haquin. Près de 300.000 ha auraient été inondés mais « le gros des cultures ne serait pas touché » selon  ce dernier. Pour l’heure, il n’y aurait pas d’effet majeur sur la récolte de blé, selon Fam. En France, au-delà du retard végétatif en blés (14 jours) et en orges (10 jours), les semis de maïs interpellent les opérateurs avec seulement 89 % des surfaces ensemencées selon CéréObs’, avec 70 % en Bourgogne et 76 % en Aquitaine et Midi-Pyrennées.

Pas d’avancée sur la demande égyptienne
La question de la demande égyptienne a été soulevée lors du conseil spécialisé, mais aucune information nouvelle n’a filtré. « La capacité des États-Unis et de la Russie à aider l’égypte aura un impact sur les autres fournisseurs », a déclaré Rémi Haquin.

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