Efficacité énergétique : la nouvelle réglementation complique sa gestion
L'agro-industrie va devoir trouver des solutions innovantes pour faire des économies d'énergie sans affecter sa compétitivité, face à un contexte réglementaire plus contraignant.
L « 'efficacité énergétique, c'est maintenant », a déclaré avec un brin d'ironie Jean-Luc Perrot, directeur du pôle Compétitivité chez Valorial, lors d'une conférence au CFIA le 10 mars à Rennes. En pleine période de transition énergétique, les entreprises de l'agro-industrie française doivent s'adapter au changement. À commencer par la fin des tarifs régulés de l'électricité dès juin 2016, prévue par la loi Nome du 7 décembre 2010.
Fin des tarifs fixes de l'électricité après juin 2016« L'électricité sera commercialisée comme une matière première après ce délai, avec la volatilité qui s'ensuit », prévient Frédéric Bazantay, directeur de Pôle Cristal, cabinet de conseil spécialisé dans la gestion de l'énergie des entreprises. Attention donc à bien connaître ses besoins pour négocier au mieux les tarifs. « Il faudra une analyse poussée sur les profils journaliers et mensuels des courbes de charges », précise-t-il. Au niveau des Certificats d'économie d'énergie (CEE), la 3e période de fonctionnement est initiée depuis le 1er janvier 2015. « Les démarches pour obtenir les certificats sont globalement plus exigeantes », alerte Alberto Zucco, directeur commercial Industrie chez Certinergy, autre bureau de conseil. L'expert précise que les modes de calculs et les preuves d'économies d'énergie sont plus pointus. Du côté de la meunerie, le bon travail réalisé antérieurement réduit la marge de progression en termes d'économie d'énergie, selon l'ANMF. « Les meuniers surveillent attentivement leur consommation. Il y a une culture de l'ajustement de l'énergie en fonction de la production. Les gains d'énergie ne sont pas assez importants pour valoir des CEE », explique Flavie Souply, chargée Process et Produits de l'ANMF.
Tension sur les prix des HFC?Frédéric Bazantay a également rappelé l'interdiction depuis le 1er janvier 2015 de l'usage des fluides frigorigènes de 2e génération (les HCFC) par le Règlement 2037-2000 et la remise en cause de ceux de 3e génération (les HFC) par le Règlement UE 517-2014. Si la meunerie ne semble pas concernée, la BVP pourrait y être soumise, selon Flavie Souply. La production des HFC sera revue à la baisse, engendrant une tension sur les prix, selon l'expert de Pôle Cristal. Les fluides naturels sont donc à privilégier, dès lors que l'efficacité énergétique est au rendez-vous. Parmi eux, l'ammoniac et le dioxyde de carbone ont été évoqués. Les HFO sont également une possibilité.