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Logistique
Écorail se développe à l'étranger et s'associe à Sénalia pour le grand export avec le projet Nord Seine

LD-LPM : Il y a deux ans, vous annonciez votre volonté de développer l'activité d'Écorail en Europe. Qu'en est-il ?

Nicolas Giraud : En agroalimentaire, Écorail transporte 3 Mt/an, soit près de 2.500 trains entiers. Il y a deux ans, seul un tiers de cette activité était réalisé à l'international. Aujourd'hui, près d'une tonne sur deux confiée par nos clients passe une frontière, ou ne transite plus par la France. Nous avons tenu l'objectif fixé il y a deux ans. Au-delà, nous souhaitons rester la référence en Italie, où nous transportons déjà 700.000 à 800.000 t/an (80 % d'échanges France/Italie, et 20 % entre les Pays de l'Est et l'Italie). C'est notre premier marché à l'export. Sur l'Allemagne, nous sommes un nouvel entrant, mais avons des ambitions fortes pour la prochaine campagne. Plus globalement, l'enjeu est d'aller là où les clients nous le demandent. Ces derniers souhaitent diversifier leur sourcing.

LD-LPM : Comment se traduit cette stratégie sur le terrain ?

N. G. : Il faut trouver les bons relais et être en position d'offre auprès de nos clients. Pour nous développer à l'étranger, nous avons ouvert des représentations en Allemagne et Autriche, et nous nous appuyons également sur des partenaires locaux. En Italie, où nous expédions 60 trains/mois, nous travaillons, entre autres, avec la filiale spécialisée du groupe SNCF, Captrain Italia, avec qui nous avons développé des corridors au départ de la France et des Peco (Hongrie, Roumanie). Pour l'Allemagne, nous avons fait appel à Captrain Solutions pour accompagner les flux à l'export de la société Durum. Mais nous intervenons aussi pour des négociants et des coopératives locales. Nous prévoyons au total de déplacer 50.000 t en 2014. Si notre premier objectif est d'accompagner la filière française, nous nous mettons en position de répondre aux demandes d'arbitrage de nos clients en termes de sourcing au niveau européen.

LD-LPM : Avez vous d'autres projets de partenariat impliquant des acteurs français ?

N. G. : Nous travaillons depuis un peu plus d'un an sur un projet logistique “Nord Seine”, tourné vers le grand export qui démarrera le 16 juillet. Un partenariat spécifique a été monté dans ce cadre avec Sénalia, avec qui nous nous étions déjà associés pour le transport de sucre à destination de l'Espagne (100.000 t/an). Écorail gère l'organisation du transport ferroviaire jusqu'à Rouen où Senalia réceptionne les céréales et assure le chargement des navires depuis ses silos portuaires. Trois coopératives nous ont fait confiance pour les accompagner à l'export : Acolyance, Valfrance et Vivescia. Ce schéma logistique innovant va permettre un report modal sur le ferroviaire de 160.000 t/an qui remplacera des flux routiers ou non arbitrés à l'export. La consolidation des volumes de plusieurs coopératives et la mise en place d'une organisation industrielle de transport ferroviaire (avec Fret SNCF) vont permettre d'élargir l'hinterland de la zone de Rouen et de favoriser la dynamique d'export, notamment vers le Maghreb.

LD-LPM : Quels objectifs vous donnez-vous à moyen terme ?

N. G. : Nous partons sur un volume de 160.000 t pour le premier exercice avec nos partenaires. D'autres coopératives pourraient s'intéresser à cette démarche. L'objectif est, à terme, de fédérer des volumes supplémentaires avec Sénalia, afin d'asseoir l'attractivité du modèle. Je peux vous dire que c'est bien parti !

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