Ecophos, producteur de phosphate alimentaire, s'installe à Dunkerque
Après ses implantations hollandaise et bulgare, le belge s'arrime à Dunkerque sur l'ancien site de la raffinerie de Total. Démarrage de l'usine prévu pour la fin de l'année 2017.
Le belge Ecophos – via sa filiale de production Aliphos – va construire à Dunkerque (Nord) une unité de production de phosphate dicalcique dihydraté destiné à l'alimentation animale pour les marchés de France et du Benelux. L'investissement de 75 M€ devrait créer une centaine d'emplois directs et indirects dès sa mise en route prévue fin 2017. Ecophos vise une production annuelle de 220.000 t dès la fin 2018. Cette nouvelle unité sera basée sur l'extraction de phosphate à partir de « roches pauvres » importées. Par la suite, une deuxième unité, basée sur l'extraction du phosphate présent dans les cendres de boues de station d'épuration, sera installée à destination de l'industrie des engrais. Après avoir longtemps hésité entre Zeebrugge (Belgique) et Dun-kerque, le groupe belge présidé par le marocain Mohamed Takhim a préféré s'installer sur 10 des 70 ha du groupe Total, en pleine reconversion depuis la fermeture de la raffinerie fin 2010. Une réserve foncière supplémentaire de 4 ha est également prévue.
Dix brevets mondiaux
Après avoir annoncé son implantation en octobre 2014, puis signé le transfert de bail avec Total le 5 février 2016, Ecophos devrait entamer les travaux de construction après la pose de la première pierre prévue le 9 mars. Implantée à Mardyck dans le port de Dunkerque, non loin du terminal céréalier, la future unité d'Ecophos est configurée pour recevoir jusqu'à 300.000 t de minerais par an. Avec ses trois usines européennes, le belge devrait passer ainsi de 30 à 50 % de parts de marché en Europe.
Fondée en 1996 par Mohamed Takhim dans les laboratoires de l'université de Louvain-la-Neuve (Belgique), la start-up a développé et commercialisé de nouveaux procédés dans le domaine de la chimie des phosphates avec l'appui d'investisseurs privés (Solvay notamment). Ses dix brevets mondialement protégés en poche, lui offrant une lucrative activité de licences, le chercheur a notamment pu développer une usine pilote en Bulgarie (Devnya) qui passera à l'échelle industrielle dans les mois à venir.
Le groupe réalise un chiffre d'affaires de 130 M€ et emploie 260 salariés dans ses deux usines hollandaise et bulgare, ainsi que dans son centre de recherche de Louvain-la-Neuve.