Eau trouble
Il s’en passe de drôles en Bretagne ! L’agriculture régionale nage actuellement plutôt en eau trouble et est toute tourneboulée par des faits divers étranges, dignes des grandes sagas télévisuelles estivales… Tout commence par des menaces reçues par Gérard Borvon, élu Vert qui milite activement aux côtés de l’Association “Eau et Rivières de Bretagne”.
Puis, dans la nuit du 26 au 27 février, c’est le local de l’association environnementale à Brest qui a été saccagé par des inconnus. Quelques jours plus tard, c’était le local de Guingamp qui avait été l’objet de vandalisme. Ailleurs, ce sont des inscriptions haineuses contre cette association qui ont été inscrites sur des panneaux signalétiques, ou de nouvelles menaces de mort contre l’élu vert Gérard Borvon. Alors, pourquoi tant de haine ?
Dans un communiqué, la Fédération nationale de l’Agriculture biologique (Fnab), indique que la presse locale et les associations concernées attribuent ces forfaits à des groupes d’agriculteurs, qui n’accepteraient pas un durcissement des règles de fertilisation décidées récemment par arrêté préfectoral, conformément aux exigences européennes de reconquérir la qualité de l’eau dans la région. “Eau et Rivière de Bretagne”, avec l’appui de nombreuses associations dont les producteurs du réseau Fnab, dénonce depuis des années l’inefficacité de tous les plans de résorption, « véritables gouffres financiers », qui étaient censés permettre aux agriculteurs de se mettre aux normes.
Pour la Fnab, « les responsables agricoles avec la complicité des services de l’Etat se gargarisaient encore il y a peu des efforts consentis par la profession et de la qualité retrouvée de l’eau dans les rivières bretonnes ». Les faits sont là et sont sanctionnés aujourd’hui par la Commission européenne. La Fnab indique qu’une fois de plus, « certains préfèrent s’en prendre au messager plutôt que de réaliser une nécessaire autocritique. Une fois encore, des agriculteurs se font remarquer par le choix de la violence et de l’intolérance ». Les paysans biologiques dénoncent donc ces actes « rétrogrades et haineux ». Et la Fnab d’ajouter que l’agriculture bretonne « n’est pas dans une impasse, elle a seulement une révolution environnementale à réaliser ».Vraisemblablement, c’est pas gagné et la vie agricole bretonne est loin d’être un long fleuve tranquille…