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Dossier
E-commerce de grains : le point sur les nouvelles technologies

La demande d’outils d’information de marché, de gestion et de commercialisation des grains en ligne poursuit sa croissance, stimulée en partie par l’arrivée de la directive européenne sur les marchés d’instruments financiers (Mif II). De nouvelles technologies ont été développées ces dernières années pour répondre à des besoins des opérateurs de plus en plus pointus.

Septembre 2015 voit l’arrivée sur le marché du conseil en commercialisation des grains en ligne Piloter sa ferme. Rappelons que la technologie développée par la société se base sur la détection d’opportunités de vente pour les céréaliers à partir de leurs coûts de revient, grâce à un algorithme mathématique. En avril 2016 arrive comparateuragricole.com, plate-forme de vente de grains en ligne gratuite développée par le négoce SAS Biagri, permettant aux agriculteurs de vendre leurs céréales en quelques clics au meilleur prix. Par ailleurs, « fin 2017 nous prévoyons de fournir de l’information de marché, en prévenant les utilisateurs sur l’intensité de la demande des transformateurs, afin d’éclairer au mieux les céréaliers dans leurs ventes. Nous avons récemment embauché un trader afin de diversifier nos services », témoigne Pierre-Antoine Foreau, président de SAS Biagri. Si ce dernier préfère parler de « complémentarité » avec les organismes stockeurs (OS) plutôt que de concurrence, il n’empêche que les services proposés par sa société obligent ces derniers à se moderniser. « L’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché, tels que comparateuragricole.com, incite les OS à améliorer leurs services en ligne, que ce soit pour le conseil, la commercialisation ou l’information de marché », estime Sébastien Gaborit, responsable opérationnel de l’Union Adhérents. coop, spécialisée dans le développement des sites extranet des coopératives.

Développement de routeur d’ordres automatiques

Plus les outils en ligne sont rapides et souples, plus les OS sécurisent leurs marges, et plus ils sont capables de proposer des services commerciaux variés et pointus à leurs céréaliers. Ainsi, la mobilité (adaptation des logiciels sur tablettes, smartphones), l’ergonomie et la diversification des services en ligne sont les principaux axes de travail des développeurs de logiciels ces dernières années. Par exemple, les sites extranet vendus par Union Adhérents. coop aux coopératives permettent d’avoir aujourd’hui sur un seul écran l’ensemble de la politique commerciale de l’OS. On y retrouve les offres de prix fermes, de prix indexés marchés à terme et, depuis 2015, les prix minimums garantis, ainsi que les options moyennes optimisées. En 2016, Logaviv lance Agrimarket, bourse aux grains en ligne vendue aux OS, disposant d’un routage d’ordres automatiques. Pour résumer, lorsque l’agriculteur vend des céréales à son OS, un ordre de vente peut être automatiquement envoyé par le logiciel sur le marché à terme (Euronext, CME…). « Auparavant, le temps que l’agriculteur vende et que l’OS couvre les volumes correspondants sur le marché à terme, ce dernier avait le temps de varier, constituant parfois de lourdes pertes pour l’OS. Aujourd’hui, la couverture peut se faire dans la seconde », indique Guillaume Pertriaux, directeur commercial chez Logaviv. Cette technologie, également disponible sur les plateformes d’Adhérents. coop (Adhérents. coop qui travaille en collaboration avec Logaviv), offre la possibilité aux coopératives de développer de nouvelles offres commerciales à leurs adhérents. Par exemple, un prix objectif dynamique permettant à l’agriculteur d’agir sur son prix en temps réel au cours de la journée. « L’objectif est de faire en sorte que l’OS propose de nouvelles offres aux agriculteurs tout en sécurisant sa marge. […] On réfléchit aussi à l’intégration dans Agrimarket de nouveaux types de contrats permettant l’optimisation du prix de vente sans avoir à financer le coût d’options », confie Guillaume Pertriaux.

Développement de plateformes en ligne pour l’export

Autre technologie développée dernièrement : Financeagri, société spécialisée dans le développement de logiciels d’information de marché, a mis en place en juillet 2017 pour le compte du groupe InVivo la plate-forme en ligne Ingrains. Dans le détail, l’outil permet au groupe coopératif, en cas d’un appel d’offres international par exemple (Algérie) de mettre en ligne des offres d’achats de grains accessibles à ses adhérents coopérateurs. Ces derniers peuvent y répondre en quelques secondes, en quelques clics, et peuvent eux-mêmes poster des offres de vente. « Au lieu de faire de multiples appels téléphoniques, InVivo assure une plus grande réactivité dans les échanges de matières au niveau national et international, facilitant le travail de l’ensemble de la filière », souligne Cyril Parienti, président de Financeagri. Et les OS peuvent à leur tour se montrer plus réactifs face à leurs adhérents-céréaliers.

D’autres modes de commercialisation digitale pourraient survenir dans un avenir plus ou moins proche dans le secteur céréalier français, notamment l’usage de crypto-monnaie (comme le bitcoin par exemple) pour échanger des marchandises, projette Cyril Parienti. Ce qui est déjà le cas dans certains pays, selon lui. « J’ai entendu dire qu’en 2016 environ 10 % des agriculteurs australiens commercialisent leurs produits à l’aide de monnaie virtuelle ».

Des coûts d’installation de 0 à 30 000 €

Installer des plateformes extranets pour le compte des opérateurs représente un investissement non négligeable, mais nécessaire. « Malgré la mauvaise récolte 2016, les investissements dans les outils en ligne ont certes quelque peu ralenti, mais se sont poursuivis, signe d’un intérêt marqué », se réjouit Valentin Raoul, chef de projet chez AgriNext. « Les outils extranet sont un facteur d’attrait pour les OS auprès de leurs adhérents, qui prend de l’ampleur », renchérit Sébastien Gaborit, responsable opérationnel de l’Union Adhérents. coop. Selon les développeurs contactés et les services proposés, les coûts d’investissements initiaux pour installer de telles solutions varient autour de 0 à 30 000 €, auxquels il convient d’ajouter les frais de maintenance et d’utilisation de divers services (info marché, bourse aux grains, reporting des contrats/des positions…) de 300 à 1 000 €/mois environ.

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