Du grain à moudre
Quelle semaine pour le lobby semencier ! Celui-ci vient en effet de remporter deux victoires réglementaires à savoir la retranscription en droit français de la Convention internationale pour la protection des obtentions, ou convention Upov, et l’annulation, par
le Conseil d’Etat, de l’interdiction de cultiver le maïs OGM de Monsanto, le Mon 810.
La légitimité des cultures transgéniques, non souhaitées par le ministère de l’Agriculture, et la question de la coexistence avec les cultures conventionnelles se retrouvent donc de nouveau soumises à débat public. Quant à la loi française sur les obtentions végétales, qui reconnaît le droit aux producteurs de ressemer des variétés protégées par COV, elle est à double tranchant. En effet, Bruno Le Maire s’est empressé de préciser que si la pratique des semences de fermes était désormais autorisée, elle ne devait pas rester libre de droit. Cela signifie que les producteurs vont devoir payer pour réutiliser le fruit de leur moisson. Ces deux grandes décisions ne marquent donc pas l’épilogue de ces dossiers. Loin de là. Ils rouvrent les débats d’idées. Des échanges qui relèvent pour partie de confrontations idéologiques et échappent aux seules logiques économiques ou scientifiques.
De quoi alimenter encore un peu plus les échanges politiques sur la question agricole pour les mois à venir. L’occasion aussi pour chacun de marquer ces différences.