Droit de réserves
Le mécanisme européen de l’intervention, qui vit sa dernière année sous sa forme actuelle, devrait rencontrer un réel succès en orge alors que les prix ont atteint des niveaux planchers, dans un contexte d’offre abondante en céréales fourragères. Les vendeurs comptent sur ces mises à l’intervention pour alléger le marché et voir, peut-être, les prix reprendre un peu de hauteur. La situation actuelle illustre “ l’utilité d’un tel outil ” permettant d’amortir les écarts de production d’une année sur l’autre, a souligné Hubert Grallet, président de Coop de France Métiers du grain à l’occasion de la séance publique de son AG qui s’est tenue le 9 octobre dans le cadre du congrès annuel de la fédération. Si cette dernière admet que des évolutions sont souhaitables, elle affirme, une nouvelle fois, la nécessité de constituer des stocks régulateurs au niveau européen. « Il n’y a guère qu’en Europe qu’on l’a oublié. Les Russes viennent d’instituer un mécanisme d’intervention, les Chinois reconstituent leurs stocks et l’Afrique rêve d’en disposer. Mais pas l’Union européenne ! » a ironisé Hubert Grallet lors de son discours de clôture. La “quasi-suppression” de l’intervention est planifiée pour 2010. La conviction du bien fondé de stocks stratégiques est partagée par les utilisateurs. « Personne n’a à gagner aux violents mouvements de va et vient que nous connaissons depuis trois ans », assurait en effet Hubert Grallet. Il faut imaginer « un outil qui contienne le marché dans un tunnel de prix », avançait pour sa part Philippe Mangin, le 3 novembre lors d’une conférence de presse, confiant que des dispositifs seraient actuellement évalués… avec une lourde contrainte : rester OMC compatible !