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Diester : un débouché en développement

Sur le dossier des biocarburants, la filière oléagineuse française a des atouts. Reste le problème de la défiscalisation.

LA FIN DE L’ANNÉE 2004 restera comme celle où le dossier Biocarburants est passé à la vitesse supérieure, indique Proléa dans sa dernière lettre d’information. Le principal signal fort a été donné par le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, et le ministre de l’Écologie et du Développement durable, Serge Lepeltier, en visite le 7 septembre dernier sur le site industriel de Diester Industrie, à Venette, près de Compiègne. L’occasion pour le gouvernement d’annoncer un plan ambitieux de développement des biocarburants en France. L’objectif est de tripler la production actuelle d’ici 2007, pour éviter l’émission de 3 Mt de CO2 tout en créant 6.000 emplois.

Des projets industriels en vue

Pour la filière oléagineuse française, il est raisonnablement possible de couvrir dès aujourd’hui 2 Mha en oléagineux cultivés de façon durable, dont un tiers pourrait alimenter la filière Diester. Notons que l’aide aux cultures énergétiques de 45 euros/ha/an accordée par la nouvelle Pac ouvre une possibilité intéressante d’implanter hors jachère des cultures à destination des biocarburants. En parallèle, plusieurs projets industriels sont d’ores et déjà programmés par la filière et concernent une unité de 200.000 t et deux unités de 100.000 t. En 2007/2008, la capacité française de production de Diester (ou biodiesel) devrait alors atteindre entre 920 et 950.000 t. Mais au-delà des capacités industrielles se pose encore le problème de la défiscalisation. Sur ce plan, la filière oléagineuse souhaiterait obtenir le rééquilibrage de la défiscalisation du Diester en introduisant une valeur plancher (0,35 euros/l par exemple), ceci afin de limiter la fuite de nos productions vers d’autres pays européens comme l’Allemagne par exemple.

Les margariniers européens s’en prennent au biodiesel

Selon les margariniers de l’UE, réunis au sein de l’Imace (International Margarine Association of the Countries of Europe), les besoins de l’industrie alimentaire de l’UE en huile de colza sont de l’ordre de 3 Mt. L’augmentation estimée des utilisations pour le biodiesel pourrait atteindre 4,5 à 5 Mt sur la période 2005/2010, ce qui absorberait la production communautaire d’huile de colza, laissant l’industrie alimentaire dans un grave état de pénurie. Des mesures ciblées sont nécessaires pour assurer l’approvisionnement de cette industrie en huile de colza, les capacités de trituration insuffisantes de l’UE posant un problème dans ce contexte, estiment les fabricants de margarine.

Demandant que l’industrie alimentaire soit consultée lors de la révision, prévue d’ici décembre 2006, des objectifs indicatifs fixés par la directive de 2003 sur les biocarburants, l’Imace propose les mesures suivantes :

• démantèlement des exemptions de taxes pour les biodiesel, celle-ci provoquant des distorsions sur le marché communautaire de l’huile de colza ;

• amélioration des possibilités d’importation de colza et d’huile de colza, ce qui bénéficierait à la fois à l’industrie alimentaire et à celle des biocarburants, les importations de bioéthanol pouvant également être stimulées grâce à une réduction des droits aux frontières ;

• intensification de la culture de graines oléagineuses dans l’UE à 25, un gel des terres à 0% dans ce secteur devant permettre de produire plus de colza à des fins alimentaires ;

• révision de la limite maximale en iode, afin de permettre l’utilisation d’huile de tournesol et de soja pour la production de biodiesel (pour cet usage, la limite technique est fixée actuellement à 120, alors que les niveaux d’iode sont de 110 pour l’huile de colza et 140 pour l’huile de tournesol et de soja).

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