Diester : le groupe Avril renforce sa position dans le Sud
La société industrielle et financière a construit une nouvelle unité de production de biodiesel sur Sète afin d'augmenter ses parts de marché dans le sud de l'Hexagone.

Le groupe Avril a présenté lors d'un voyage de presse le 28 octobre sa nouvelle unité de production de diester sur le site de Sète. La production de biodiesel, qui a déjà commencé depuis le 7 septembre, pour des travaux débutés en janvier 2015, passera de 180.000 t à 280.000 t, pour un investissement de 13 M€. « L'idée est de renforcer notre présence dans le sud du pays, où le marché du biodiesel est estimé à 800.000 t », explique Yves Delaine, directeur général adjoint du groupe Avril.
Baisser les coûts de productionL'objectif sous-jacent est de réduire les coûts de production des usines. « L'idée a été validée dans le courant de l'année 2014 au sein du groupe. Notre stratégie est de développer une ligne de production par usine, et donc de les spécialiser. Ainsi, celle de Sète ne recevra désormais que du colza, pour produire uniquement du diester, en remplacement de la filière alimentaire », témoigne Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe Avril. « La partie alimentaire ne sera pas perdue, puisque récupérée par le site de Bassens », précise Yves Delaine. Par ailleurs, le site a investi dans une chaudière biomasse pour 15,5 M€, qui devrait assurer les besoins énergétiques de l'usine à hauteur de 60 % à l'horizon 2016. Le process se basera sur le brûlage de 40.000 t de coques de tournesol en provenance du site de Bassens, qui produiront les vapeurs nécessaires au fonctionnement de l'usine. L d
Optimisme malgré un contexte actuel adverse au biodieselLes dirigeants sont conscients que le contexte actuel n'est guère propice au diesel et donc au biodiesel : scandale Volkswagen, augmentation de la taxe sur le biodiesel en France dans le projet de loi de finances 2016, baisse de la consommation de diesel, etc. Mais ils se montrent néanmoins optimistes sur le long terme. « Le législateur oblige l'incorporation de biodiesel et a récemment augmenté les taux d'incorporation. Même si la consommation de diesel globale recule, celle de biodiesel est donc vouée à augmenter », rassure Jean-Philippe Puig. Ce dernier s'inquiète cependant de la situation sur le site de La Mède, qui se tournera vers l'huile de palme en lieu et place du colza en 2017. « Cette décision menace les producteurs locaux sur 400.000 ha. Nous espérons cependant que la loi de finances de 2016 inclura de nouveau un taux d'incorporation de biodiesel pour les GNR (gazole non routier), qui permettra un débouché pour 300.000 ha de colza », indique le directeur général.
. Concernant les attaques sur le côté polluant du diesel, « il est très paradoxal que ce dernier soit actuellement vilipendé alors que les nouveaux moteurs permettent de supprimer les émissions de particules fines. Ensuite, les exigences réglementaires européennes, notamment la norme Euro 6, ont été renforcées, rendant le diesel plus propre que l'essence », réagit Jean-Philippe Puig. Il a en revanche reconnu que les anciens moteurs devaient être remplacés. Et de conclure sur le fait que « le biodiesel émet encore moins de particules fines ».