Développer les exports de maïs sur les pays tiers
Selon l'AGPM, le potentiel exportable de l'Hexagone devrait se maintenir à 40 % des volumes, malgré une forte baisse de la production. De nouveaux débouchés, notamment sur pays-tiers, sont dans le viseur, afin de compenser la forte concurrence ukrainienne sur l'UE.

Le début de la campagne commerciale du maïs français 2015/2016 n'est pas des plus dynamiques. La concurrence ukrainienne, voire roumaine, sur les destinations d'Europe du Sud, traditionnellement cliente de l'Hexagone, en est la principale cause, et s'avère plus féroce cette année qu'antérieurement. Ceci inquiète quelque peu les professionnels de la filière. « Il faut trouver de nouveaux débouchés en plus de l'Union européenne. Nous avons les capacités portuaires pour exporter sur le Maghreb et en Afrique noire. Il y aura peut-être des possibilités pour exporter en Chine qui recherche du non OGM, comme l'an dernier », a expliqué Daniel Peyraube, président de l'AGPM, lors d'une conférence de presse le 3 novembre à Paris. Ce dernier précise également que des débouchés sur le marché intérieur sont à renforcer, tels que le bioplastique ou encore la méthanisation.
Entre 600.000 et 700.000 t de maïs grain converties en maïs fourrageLa forte baisse de la production française par rapport à 2014 (à 13,9 Mt), à laquelle il faudra sans doute encore retirer 600.000 t à 700.000 t convertis en fourrages (soit 70.000 ha) selon l'AGPM, di-” minuera-t-elle nos volumes d'exportations ? Pas autant que cela, à en croire les experts présents. « Le blé tendre, dont la production est très élevée cette année, rentre bien dans les formules, laissant des volumes en maïs disponibles à l'exportation », constate Daniel Peyraube. « Le potentiel exportable français devrait se maintenir à environ 40 % de la production. Nous perdrons en volumes, mais pas forcément en proportion », précise Luc Esprit, directeur gé-néral de la Fédération nationale de la production des semences de maïs et de sorgho (FNPSMS).
Nous avons les capacités pour exporter en Afrique.
Les cours actuels du maïs ne couvrent pas les frais des producteurs français, et ce depuis trois ans, selon l'AGPM. Suffisant pour faire baisser la sole nationale pour la récolte 2016 ? Pas significativement, au dire de Luc Esprit. Selon lui, bien qu'il soit encore tôt pour tirer des conclusions définitives, les surfaces pourraient ne reculer que très légèrement lors de la prochaine campagne, de l'ordre de 1 % à 2 %.
Daniel Peyraube se veut optimiste quant au marché. « Lors de la collecte, les prix sont toujours sous pression, avant de remonter une fois cette dernière terminée. Il faut voir ce qui se passera en Amérique latine et en savoir plus sur la Chine, dont la situation est très opaque », analyse-t-il. Ainsi, selon le président de l'AGPM, les cours devraient se stabiliser sur le court terme et pourraient remonter au premier trimestre de 2016. Kevin Cler
Un bref point a été réalisé sur le marché des semences de maïs. Les surfaces sont certes en nette baisse, passant de 93.500 ha à 69.850 ha, « mais restent dans notre potentiel de marché », explique Luc Esprit. La France reste le premier exportateur de l'UE, et représente 51 % de la production du continent. « L'an dernier, l'Europe de l'Est, incluant la Roumanie, la Russie et surtout l'Ukraine, a énormément tiré le marché. Cette année, la situation est plus difficile, et on observe un petit tassement de la demande, notamment du fait du conflit entre la Russie et l'Ukraine », constate Luc Esprit.