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Congrès des grains
Deux facettes du marché représentées aux bourses de Lyon et Nancy

Alors que les mycotoxines font des ravages à l’Est, la qualité du blé dans le Sud-Est est satisfaisante. En maïs, l’optimisme règne dans les deux régions.

Fait inhabituel, les opérateurs du commerce des grains étaient conviés à deux rendez-vous, le 7 septembre dernier. Le premier vendredi du mois est traditionnellement l’occasion de la tenue du Congrès des grains de Nancy/Dijon, qui se déroulait cette année dans le Grand salon de l’Hôtel de ville de Nancy. Mais c’est également la date pour laquelle le Congrès des grains de Lyon avait, depuis deux ans, opté pour fêter son 130e anniversaire, au Casino Le Lyon Vert, en banlieue lyonnaise.

Affluence malgré la date commune
    Organiser deux bourses le même jour ne pouvait qu’entraîner des mécontentements. « C’est très regrettable pour la filière qui pâtit de ces divergences. Les entreprises du secteur n’ont pas toutes les moyens humains ou financiers de participer aux deux événements », lâchait un courtier excédé au rendez-vous lorrain. Mais les deux congrès ne concernent pas les mêmes flux céréaliers. Les prestataires de service, dont les courtiers, étaient les plus susceptibles d’être  gênés. Cette date commune ne semble pas avoir trop affecté la fréquentation. Quelques 190 professionnels de France, Espagne et Italie ont pris part au rendez-vous lyonnais. La soirée de gala, habituellement réservée aux partenaires de l’événement, a été pour l’occasion élargie aux courtiers et à leurs clients. à Nancy, malgré «la tenue de la bourse de Lyon, susceptible de nous perturber, la participation est finalement forte avec plus de 200 opérateurs venus de France, mais aussi du nord et de l’est de l’UE », détaille le président de la bourse, Jean-Michel Thiebaut.

Un marché céréalier qui se débloque
    Les opérateurs ont fait part de leur inquiétude concernant la qualité des blés 2012 en région lorraine, victimes de mycotoxines. Alors que, dans les années normales, les blés meuniers sont plutôt majoritaires dans cette région, le cru 2012 fait apparaître un important déclassement en qualité fourragère, en raison du dépassement du seuil de 1.250 ppm de Don. Des courtiers de la région évoquent des proportions d’un tiers de blés fourragers, un autre entre les qualités fourragère et meunière, et seulement un tiers destiné à la meunerie. Jean-Michel Thiebaut a par ailleurs rappelé que l’Est a été particulièrement touché par les intempéries cette année avec des pertes de plus de moitié en blé et orge d’hiver, et de 20 % en colza. Les cultures de maïs et tournesol devraient en revanche donner satisfaction avec l’attente de « volumes supérieurs à la moyenne ».
    À Lyon, le retour sur le marché français des Italiens –victimes d’une production de maïs médiocre en perspective et de moindres disponibilités à prévoir en Serbie et Croatie– a été remarqué après trois à quatre ans d’absence. « Les acheteurs commencent à prendre des positions car ils ont enfin intégré que les prix vont s’ancrer à des niveaux élevés cette année », indique Xavier Bernard, président du Comig de Lyon, qui poursuit : « Quand le bloc mer Noire aura contractualisé ce qu’il a à exporter, on pourra intervenir pleinement sur le marché international. » Côté blé, l’optimisme est au rendez-vous. « La pression de dégagement, en cette veille de récolte de maïs, bénéficie à nos blés de qualité, dont les prix sur le physique pour des expéditions rapides baissent, alors que le Matif grimpe », explique Xavier Bernard. Et ce, d’autant que les silos portuaires sont encore pleins.
    « Le rapport de l’USDA (qui est sorti ce mercredi 12 septembre, NDLR) va nous donner une orientation pour octobre/décembre. Mais je n’en attends rien de fameux », confie un courtier en marchandises. Reste qu’« il faut garder la tête froide, car le problème aujourd’hui vient du fait que tous ont la même information en même temps, avec un effet de “moutons de Panurge” », conclut un collègue.

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